LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A ANNABA Quand Bouteflika renvoie l'ascenseur

Il était 9h30, hier, lorsque le chef de l'Etat, accompagné d'une importante délégation, a entamé sa visite de deux journées dans la wilaya de Annaba. Le président de la République a commencé par poser la première pierre du projet de réalisation de la nouvelle aérogare de Annaba. L'étude de ce projet a été réalisée par un bureau algéro-italien. Les travaux sont confiés à une entreprise égyptienne, Arab Contractors, pour une autorisation de programme de 640 millions de dinars et un délai de réalisation de 14 mois. Une fois réalisée, cette infrastructure permettra le traitement de quelque 700.000 passagers par an, extensible à 1,5 million de passagers par an. La nouvelle aérogare comprend notamment huit salles d'embarquement et un parking de 450 véhicules. Sur son chemin vers la ville de Annaba, M. Abdelaziz Bouteflika s'est arrêté pour poser la première pierre pour la réalisation du projet de l'échangeur qui relie la RN 44 à l'aéroport Rabah Bitat. Ce projet sera ponctué par la création d'un ouvrage d'art avec des voies d'accès et la suppression d'un point noir pour la circulation routière. Coût de cette réalisation 200.000.000,00 DA. Les travaux ont commencé le 23 avril dernier et s'achèveront au mois de janvier 2008.  A son arrivée sur le cours de la Révolution, au coeur du chef-lieu de wilaya, le président de la République a eu droit à un important bain de foule. Des milliers de personnes sont venues l'accueillir sur toute l'artère qui le mènera vers la wilaya. Le chef de l'Etat se dirigera ensuite vers le lieu où sera implanté un centre d'affaires. Il aura pour assiette quelque 40.000 m² avec une enveloppe de 9.253.650.000,00 DA pour un délai d'exécution de 36 mois. Ce projet, implanté au niveau de la placette du 19 Juin, sera entièrement financé par les fonds propres d'une entreprise émiratie. Selon les explications données, le projet génèrera un peu plus de 6.000 emplois dont 1.000 directs.  Au niveau de la mosquée d'Abou Merouane, M. Abdelaziz Bouteflika a eu à écouter les explications des initiateurs du projet de construction de la grande mosquée de Annaba qui sera édifiée au niveau de la commune d'El-Bouni, surplombant la cathédrale de Saint Augustin. La grande mosquée sera construite sur une assiette de 9,8 hectares et une enveloppe de 200 millions de dinars lui est consacrée. Ce lieu de culte qui devra accueillir plus de 35.000 personnes devra être réceptionné en janvier 2008. Le président de la République devait ensuite inaugurer l'hôtel Le Majestic. L'hôtel, de quatre étoiles, dispose de 91 chambres avec 194 lits et un parking de stationnement de 60 véhicules. Il a été mis en service le 15 janvier 2006.  Le cortège présidentiel s'est ensuite dirigé vers Rizzi Amor. Sur place, des exposés ont été présentés au chef de l'Etat sur la réalisation d'un viaduc reliant le boulevard Rizzi Amor au chemin de wilaya n°22 et qui s'étalera sur 1.400 mètres linéaires avec un raccordement de l'ouvrage aux voies existantes. Cette réalisation permettra, selon les explications fournies, de décongestionner la circulation à ce niveau, surtout en période estivale, avec une amélioration de la fluidité du trafic et un accès facile des plages et des centres touristiques. L'étude est en phase d'exécution et s'achèvera aux alentours du deuxième semestre 2008.  Concernant le port de pêche de Chétaïbi, les travaux en cours et consistant en la réalisation d'un terre-plein et d'un ouvrage d'accostage dans le but d'une augmentation des capacités d'accueil, permettront de désengorger le port du chef-lieu de wilaya. Des travaux similaires sont en cours au niveau de la localité de Aïn Barbar distante de 40 kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Ainsi, pour le port, il est prévu la réalisation de deux jetées (principale de 300 mètres linéaires et secondaire 200 ml). Ces jetées auront à recevoir plus d'une centaine d'unités entre chalutiers, sardiniers et plaisanciers, en plus d'un terre-plein de 2 hectares avec un plan d'eau de 3 hectares. Le président de la République s'est ensuite rendu au niveau de la corniche où un exposé lui a été présenté sur les réalisations en cours de dizaines de projets entre rocades, trémies et une passerelle supérieure. Le chef de l'Etat s'est ensuite dirigé vers Seraïdi, où il a eu droit à un accueil des plus chaleureux. Des milliers de personnes l'attendaient pour le voir mettre en service, à leur profit, une alimentation en gaz de ville. A la Colline rose, située en amont de la ville de Annaba, M. Abdelaziz Bouteflika a posé la première pierre pour la construction d'un projet de 288 logements sociaux participatifs, 362 logements promotionnels et un centre commercial.  Le président de la République devait ensuite poser la première pierre pour la réalisation d'un centre anti-cancer au niveau du CHU de Annaba. Une réalisation financée par le fonds saoudien de développement à hauteur de 1,8 milliard de dinars. Selon les explications données par le professeur Saadia Abderrahmane, directeur général du CHU, au président de la République, le choix du lieu où sera implanté le centre a été bien étudié, soit à proximité du CHU. Le centre dont les travaux de réalisation sont à 25% et qui disposera de 150 lits devra couvrir toutes les wilayas de l'extrême Est.  «Un don de cette importance par un pays arabe n'est autre qu'un geste de fraternité. Il faut savoir renvoyer l'ascenseur», a déclaré le président de la République en disant au DG du CHU de baptiser ce nouvel édifice du nom Al Saoud. «C'est le père du royaume et cela ne gêne personne. Il faut le faire en hommage à ce pays frère. Les Libyens nous font don de lycées que nous allons baptiser du nom Omar El Mokhtar, ce héros est un disciple de l'Emir Abdelkader. Ces gestes rapprochent les peuples», a dit le président de la République, en mettant l'accent sur les retards accumulés dans tous les projets de réalisation du pays depuis les années 80. «Nous n'avons rien fait depuis ces années. Il faut rattraper le retard. C'est un défi que nous devons relever, nous devons être obsédés de la nécessité de rattraper tous ces retards pour être au diapason des pays développés», a encore déclaré le chef de l'Etat avant de poursuivre sa visite.  Par ailleurs et lors d'un exposé qui lui a été présenté sur les zones d'extension touristiques (ZET), le président de la République a indiqué qu'»il faut éviter de faire des zones touristiques du genre Matarès dans la wilaya de Tipasa» qui ressemble, a-t-il dit, à «un village agricole» et où «tout le monde y habite, celui qui paye et celui qui ne paye pas». M. Bouteflika a exhorté les responsables du secteur à «étudier très au sérieux» les propositions faites par des investisseurs étrangers, notamment ceux des pays du Golfe, qui ont, a-t-il fait remarquer, «une grande expérience dans le domaine du tourisme». Le chef de l'Etat a aussi appelé à «associer le privé» dans la gestion de ces infrastructures touristiques, car l'Etat, a-t-il ajouté, «a d'autres choses à faire».