le président de la faf charge le MJS et interpelle les pouvoirs publics 'Offrir des bus aux SSPA, ce n'est pas ça le développement !"

Dans sa longue allocution, Mohamed Raouraoua a évoqué, sans ambages, le lourd dossier de la professionnalisation du football, s'en prenant, avec des termes à peine voilés, au ministère de la Jeunesse et des Sports, coupable à ses yeux de ralentir les réformes en ne mettant pas à la disposition des clubs les moyens d'accompagnement nécessaires tout en exigeant, en contrepartie, des résultats immédiats. 'Nous sommes entrés dans le professionnalisme par effraction. On y était obligé puisque les lois de la Fifa sont claires à ce sujet. On a seulement 50 ans de sport dans ce pays. Alors patience. À titre d'illustration avec d'autres activités et disciplines sportives, l'Algérie n'a décroché des médailles d'or que grâce à des individualités et dans des sports individuels. On n'a pas de centres de formation. On n'a pas de machines à fabriquer des équipes compétitives. Nous travaillons de manière artisanale. Le constat est là et comme on dit en arabe, c'est la qualité du tissu ! Nous sommes dans la préhistoire en matière d'organisation du monde professionnel. Dans ce pays, on ne récolte que de l'ingratitude, de la jalousie et de la haine", lancera, d'un ton ferme, le président de la FAF.
Et d'enchaîner : 'Pour illustration, une seule médaille d'or coûte à certains pays entre 1 et 2 millions d'euros. Le budget de la FAF tel qu'il lui est versé par l'Etat est de 3,5 millions d'euros. C'est dire ! Au Maroc et en Tunisie, le budget est de 12 millions d'euros alors qu'ils ont le tiers de nos structures".
Raouraoua n'oublie, toutefois, pas de préciser que 'la FAF marche avec l'argent tiré du marketing". 'On n'a jamais touché un centime de cet argent. On a dépensé zéro centime de nos subventions. L'argent que verse l'Etat à la FAF est bloqué dans un compte d'attente. Il n'en manque aucun centime. Autre illustration, depuis maintenant deux saisons, à la Ligue de wilaya de Tizi Ouzou, les clubs de la ville n'ont pas payé les droits d'engagement. Mais malgré cela, la FAF et cette ligue organisent les championnats. Pour que les clubs puissent construire des centres de formation avec une prise en charge matérielle étatique à hauteur de 80%, j'ai fait adopter un projet de loi approuvé par le gouvernement en 2003. Cela fait dix ans et cela ne date pas d'aujourd'hui. Mais dix années après, on n'a encore rien. Des clubs ont à peine un bout de papier pour un bout de terrain. Donner de l'argent pour acheter des bus, ce n'est pas cela le développement. Nedjma l'a fait ! Et avec tout cela, on ose nous demander des résultats. Aussi, préciserai-je, la CAN n'a rien coûté à l'Algérie. La CAF nous a remis un chèque de 780 000 dollars. Donc, ce député qui voulait interpeller qui de droit n'a pas à le faire et n'a pas à parler de ça !", soulignera, sur ce point, l'orateur.
R. B.