Algérie

Le président de la commission écrit au Président Bouteflika



Elargir le champ d’application de la Charte pour la paix Azzi Merouane, juriste et président de la commission d’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a indiqué hier que celle-ci n’a pas parlé des victimes du terrorisme. Selon lui, trois catégories de victimes ont été indemnisées par la charte, à savoir les disparus, les familles de terroristes tués par les forces de sécurité et les travailleurs compressés durant la décennie noire. Le président de la commission d’application de la charte estime que 90% des dossiers ont été déjà traités. Sur un total de 6.145 dossiers de disparus établis sur la liste nationale, environ 5.500 ont été traités. Alors que sur les 17.000 terroristes tués, quelque 7.000 familles ont été indemnisées. Quant aux travailleurs compressés, Merouane Azzi en recense entre 2.500 et 3.000 travailleurs indemnisés et autres réintégrés. Interrogé sur les victimes du terrorisme, Azzi Meroune a indiqué qu’il a adressé plusieurs correspondances au président de la République lui demandant l’élargissement des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale notamment aux internés du Sud, aux victimes de la détention provisoire et les commerçants sinistrés de la tragédie nationale. Pour Azzi, l’article 47 de la charte donne les prérogatives au président de la République de prendre des mesures adéquates au moment opportun. D’ailleurs, il a demandé au Premier magistrat du pays d’intervenir pour régler le problème des victimes n’ayant pas été inscrites sur la liste nationale et qui se trouvent en situation de ballottage après que les tribunaux ou les autorités judiciaires ont rejeté leurs appels parce que les délais de la charte sont dépassés alors qu’ils disposaient de P.V. en bonne et due forme leur octroyant le droit de victimes. De son côté, l’expert dans la propagande terroriste, Gianni Cipriani, animant une conférence sous le thème «Stratégie psychologique du terrorisme et l’emploi de l’information ou de la désinformation comme propagande», a estimé que ce qui est arrivé à Alger (les derniers attentats, ndlr) est une preuve qu’il faut faire encore plus en matière de lutte contre le terrorisme. «Les terroristes, reconnaît Cipriani, disposent de beaucoup de bombes et de moyens logistiques et leur plus grande force est utilisée dans la guerre psychologique ainsi que l’endoctrinement. Pour cet expert, les terroristes d’Al-Qaïda ou autres groupes ne se sont jamais considérés comme étant des assassins mais des héros, en tentant de minimiser les attentats et en faisant, selon lui, propager la violence comme unique mode opératoire pour pouvoir se défendre. Selon Cipriani, la guerre contre le terrorisme n’est pas seulement l’apanage de l’armée ou de la police, mais devrait se traduire par des actions ciblées à l’école en matière d’éducation pour faire balancer cette propagande nocive en une propagande positive «où l’homme, souligne-t-il, sera toujours un homme et non un animal». En outre, l’expert de l’antiterrorisme soulignera que le terrorisme utilise l’instrument de la propagande comme on utilise les bombes et les armes. «C’est une véritable fabrique de la mort qui vise, selon lui, la banalisation de la violence à travers la manipulation mentale.» S’y ajoutent, d’après lui, des actions concrètes envers les médias pour distinguer les tueurs des victimes. D’autant plus, affirme Cipriani, la victime n’est jamais considérée comme étant une personne. De son côté, la journaliste italienne, Giuliana Segrena, connue pour son livre témoignage «Embuscade à Baghdad», suite à son enlèvement en Irak, estimera dans sa communication «les médias victimes du terrorisme et de la guerre», en soulignant qu’il devient impossible de faire le métier de journaliste dans un terrain aussi miné que celui investi par le terrorisme. Pour Segrena, les gens qui sont dans un conflit armé ne veulent pas de témoins ni, d’ailleurs, d’une information indépendante à cause de la censure.   Abed Tilioua


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