«Le FLN a de tout
temps été contre la limitation des mandats présidentiels mais parfois, deux
mandats, c'est déjà trop». C'est ce qu'a déclaré, hier, le président de
l'Assemblée nationale populaire (APN), le professeur Abdelaziz Ziari, qui était l'invité de la radio Chaîne3, à partir du
siège de l'APN.
Le professeur
Abdelaziz Ziari, 66 ans, trois fois député et quatre
fois ministre, a ainsi évoqué la polémique qui agite son parti, le FLN, sur la
question de la limitation des mandats présidentiels. Le troisième personnage de
l'Etat s'est aussi exprimé sur plusieurs volets de l'actualité politique
nationale et internationale. M. Ziari, membre du
Bureau politique du FLN, a évoqué le projet des réformes politiques et les
différents projets de lois engagés à l'image de la révision de la loi
électorale. Dans ce sens, il a réitéré les propositions de son parti dont celle
liée à la création d'une commission électorale indépendante qui sera chargée de
superviser le déroulement des opérations de vote et qui sera dotée de tous les
pouvoirs, laissant à l'administration sa stricte «mission technique et
organisationnelle». Au sujet des contestations du front social, le président de
la chambre basse du Parlement a imputé les raisons de ces frondes à «un cumul
des ruptures du dialogue social» tout en rejetant «toute responsabilité» des
députés, à qui on reproche d'être «absents». M. Ziari
pointe du doigt «une carence de gouvernance». Pour lui, «les députés ne sont
pas souvent écoutés et ne peuvent en aucun cas se substituer aux syndicats». Le
président de l'APN n'a pas manqué d'afficher un franc
soutien aux revendications sociales portées par les syndicats autonomes. «Les
revendications des Algériens se limitent à des aspects sociaux comme
l'augmentation des salaires. Nous n'avons pas entendu des appels à des réformes
politiques, mis à part de certains groupes restreints», a déclaré Ziari.
Ce dernier a écarté toute éventualité de
dissolution de l'APN telle que revendiquée par
certains partis politiques dont notamment le Parti des travailleurs (PT) de Louiza Hanoune. «La dissolution
de l'APN n'a jamais été à l'ordre du jour et n'a
jamais été envisagée», a-t-il martelé. Le troisième homme de l'Etat est formel:
«la dissolution de l'Assemblée n'a aucun intérêt dans l'état actuel des choses
car, croyez-moi, ce n'est absolument pas un problème à poser maintenant», dit-il.
Et de rappeler que la dissolution de l'Assemblée relève exclusivement des
prérogatives du président de la République, et une telle hypothèse ne peut être
envisageable que lors d'une crise majeure entre le Parlement et le gouvernement,
ce qui, pour lui, «est loin d'être le cas». «Nous ne sommes pas en compétition
avec le gouvernement», a-t-il souligné avant d'ajouter qu'«en matière de
propositions de loi, le gouvernement est mieux outillé que les députés». Il
dira aussi que «le député est le meilleur médiateur entre le peuple et les
autorités». Ziari estime que «l'autoritarisme de
l'administration locale» constitue une sérieuse entrave au travail du député. Le
président de l'APN a figuré parmi les membres de la
délégation du FLN conduite par Belkhadem qui a été
reçue par la commission Bensalah dans le cadre des
consultations des partis sur les réformes politiques. Le président du Parlement
est contre le système parlementaire, «car, considère-t-il, la carte politique
actuelle fera dégager un régime régionaliste et tribal.» «Je suis censé, de par
mon poste, être favorable au système parlementaire qui me donne des pouvoirs
plus importants que ceux du président de la République, mais je suis contre le
fait qu'on joue avec le destin de l'Algérie», a-t-il déclaré. «Le système semi-présidentiel
est le mieux adapté à l'image de ce qui existe en France», a-t-il estimé. Ziari a soutenu que si des élections législatives étaient
organisées en application des lois électorales et sur les partis, le FLN et le
RND seraient vainqueurs. «Il n'y en a pas d'autres. Le changement signifie-t-il
le départ du RND et du FLN par une porte et leur retour par une autre ?», s'est-il
demandé. «Le problème de l'opposition est qu'elle refuse d'admettre qu'elle est
minoritaire», dit-il. «Il est temps que l'Algérien se gouverne lui-même, loin
de tout paternalisme ou tutelle. Il doit jouir de son droit de citoyenneté», a
affirmé M. Ziari. «Il faut reconstruire les
institutions et renforcer leurs rôles. Les institutions actuelles manquent
d'expérience et leur rôle est faible», a-t-il admis. Le président de l'APN a plaidé récemment pour la suppression du Conseil de la
nation (Sénat), jugé «inutile».
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Posté Le : 12/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com