Algérie

Le président de l'ANSS: La stratégie nationale de sécurité sanitaire prête avant la fin de l'année



  Le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), le professeur Kamel SENHADJI, a mis l'accent, hier, auprès des parlementaires, sur la nécessité d'agir en amont pour prévenir la survenue de crises sanitaires.

Précisant qu'on est aujourd'hui exposé à un risque élevé de pandémies, sans parler des risques liés aux changements climatiques et les vagues de canicule, ainsi que les dangers liés à la mauvaise alimentation.

Intervenant devant les membres de la Commission de Santé et des Affaires sociales, du Travail et de la Formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale (APN), le Pr SENHADJI a affirmé qu'au niveau de l'Agence « une commission multisectorielle est à pied-d'Å“uvre pour l'élaboration de la stratégie nationale de sécurité sanitaire prévue pour la période 2025-2030, incluant ainsi la participation d'experts scientifiques et 26 secteurs».

Cette stratégie sera fin-prête en décembre 2024, avec des recommandations et un plan de travail capables de renforcer la capacité de l'Algérie à anticiper, prévenir et réagir, à temps et efficacement, contre les risques sanitaires urgents. En ouvrant une parenthèse pour affirmer que la crise de la Covid-19 a généré une prise de conscience mondiale et nationale pour l'élaboration des systèmes de santé proactifs et anticipatifs.

Il dira que les choses ont beaucoup changé. On était à une pandémie chaque 80 ans, puis à une pandémie chaque 30 ans, aujourd'hui les choses s'accélèrent, on est à une pandémie tous les 2 à 3 ans». Le Pr Senhadji a évoqué, par ailleurs, le risque des épidémies d'origine animale et les risques de propagation des maladies zoonotiques auprès des hommes, suite à la destruction des écosystèmes par l'homme lui-même. Et de préciser que le changement climatique a accentué les catastrophes naturelles et les risques liés aux vagues de chaleur et des canicules.

Le président de l'ANSS a affirmé qu'il ne faut surtout pas ignorer ou négliger «les signaux faibles» car certains peuvent se développer rapidement vers des crises importantes. Justement, dit-il, l'utilisation de l'intelligence artificielle, dans les analyses des données et détections des risques est d'une grande importance dans la gestion et les préventions contre les crises sanitaires. Il précise que l'Agence nationale de sécurité sanitaire compte des experts qui, grâce à l'intelligence artificielle et de traitement des données ‘Big data' analyse et traite tous les indicateurs, en mettant en relief tous les signaux d'alerte en relation avec la santé, même s'ils sont faibles. Ce travail purement technique et scientifique, dit-il, se fait avec l'assistance des spécialistes dans le domaine médical, et ceux des mathématiques et de l'informatique, en essayant de trouver des corrélations entre les données obtenues, signaux détectés avec certaines maladies ou risques sanitaires.

Réduire le taux de sucre dans les boissons

Le Professeur a également mis l'accent sur le déséquilibre nutritionnel ou des aliments trop sucrés, trop salés et trop gras qui peuvent, toutefois, exposer à des risques de développer des maladies chroniques, avec parfois de lourdes conséquences. Le président de l'ANSS a affirmé, devant les membres de la Commission parlementaire de santé, que les Algériens continuent à consommer beaucoup de sucre, de sel et de gras. Et ce en dépit des risques sur leur santé et en dépit des mises en garde des professionnels de la santé sur les dangers de la surconsommation de ces aliments. «Nous avons mené une grande bataille pour convaincre les producteurs de boissons gazeuses et de jus de la nécessité de réduire le taux de sucre. Après un combat de longue haleine, les producteurs de ces boissons ont accepté de réduire d'un gramme seulement le taux de sucre dans les boissons. On est passé de 106 g par litre à 105 g de sucre. On est très loin des normes internationales, tolérant un taux de sucre qui ne dépasse pas 56 g par litre». Justement, dit-il « on est en train de préparer un décret pour la réduction graduelle du taux de sucre dans les boissons gazeuses et les jus, annuellement, une réduction d'un gramme, chaque année, une approche pédagogique pour habituer et les producteurs et les consommateurs sur la réduction du sucre». Le Pr Senhadji précise qu'il faut, parallèlement, prévenir les consommateurs sur les apports nutritionnels et les méfaits d'une surconsommation de sucre, notamment sur leur santé.

Cancer : des progrès mais beaucoup reste à faire

Pour sa part, le président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, le professeur Adda Bounedjar, a pour sa part, présenté devant les parlementaires des données sur l'évolution du cancer. L'Algérie enregistre entre 55 et 60 mille nouveaux cas de cancers, en prévoyant une augmentation de 50% d'ici 2040. Pour ce qui est de la prise en charge, M. Bounedjar a tenu à préciser que beaucoup de choses ont été améliorées, mais beaucoup reste à faire sur le plan préventif et la prise en charge. « 15 centres de radiothérapie publics et 5 centres privés, nous avons 52 accélérateurs linéaires, mais il en faut 90 pour satisfaire parfaitement la demande. Nous avons installé au CHU de Bab El Oued un service d'onco-pédiatrie, mais nous avons besoin de quatre services pareils à travers le pays et d'un grand centre d'onco-pédiatrie». Et d'ajouter : « nous avons déjà le réseau national du registre des cancers, il faut aujourd'hui créer un registre national des décès liés aux cancers». La finalité des programmes de lutte contre les cancers est de réduire le nombre de décès, soit par le diagnostic précoce, le dépistage et par l'amélioration du parcours du patient. M. Bounedjar a affirmé que des sous-commissions seront installées, dès le mois de juin prochain, au sein de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer pour, justement, améliorer le dépistage précoce de cette maladie et suivre l'évolution des patients. Il a rappelé les recommandations et les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ce sens, notamment ses instructions pour assurer une bonne prise en charge des patients atteints de cancer, y compris ceux qui ne sont pas assurés socialement.




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