Le président de la Fédération algérienne de volley-ball (AFVB), Mustapha Lemouchi, a promis de régulariser les athlètes et membres des staffs techniques des équipes nationales, dont les dettes sont estimées à «plus de 10 millions de dinars», en dépit de la situation financière «ambiguë» qu'il a héritée.«J'ai hérité d'une situation financière ambiguë. Selon les règlements en vigueur, je dois assumer le passif et l'actif. J'ai commencé à apurer les dettes concernant notamment l'hébergement et la restauration, en attendant celles des athlètes et membres des staffs techniques des équipes nationales que je m'engage à prendre en charge dès que les caisses seront renflouées», a indiqué à l'APS le premier responsable de l'AFVB.
Mustapha Lemouchi avait été élu à la tête de l'instance fédérale le 6 avril 2017 pour le mandat olympique 2017-2020 en remplacement d'Okba Gougam, déclaré inéligible par les services du ministère de la Jeunesse et des Sports. Lemouchi avait déjà présidé aux destinées de l'AFVB lors du mandat olympique 2009-2012.
«Selon le rapport de l'ancienne direction à son départ, 73 millions de dinars se trouvaient dans les caisses. Je tiens à préciser que nous avons utilisé une grande partie de cette somme pour régler les dettes des arbitres, mais également l'équivalent de 110 000 euros représentant l'engagement de la sélection féminine dans les différents tournois du Grand-Prix mondial. Il y a aussi l'histoire des 75 000 dollars représentant le budget alloué par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour l'organisation de tournois internationaux en Algérie. Pour l'ancien bureau fédéral, cette somme n'a pas été versée dans les comptes de la fédération alors que le MJS confirme l'avoir fait en deux tranches», a-t-il ajouté. Sollicité, l'ancien président de l'AFVB s'est défendu en assurant que sa gestion sur le plan financier a été «saine et transparente».
«J'avoue que j'ai laissé 13 millions de dinars de dettes uniquement mais la fédération attendait d'encaisser le même montant représentant l'apport des sponsors et subventions, donc pour moi j'ai laissé zéro centime de passif. Dans mon rapport financier, il est mentionné clairement que j'ai laissé 73 millions de dinars, donc j'estime que mon bilan est positif». Interrogé sur les indemnités impayées des athlètes et membres des staffs techniques des équipes nationales, Gougam a affirmé que le chiffre de «plus de 10 millions de dinars ne repose sur aucun fondement». «Tout ce qui se dit çà et là est mensonger. En ce qui me concerne, j'ai la conscience tranquille et estime ne pas avoir failli dans ma mission». Et de se demander : «Si j'ai vraiment laissé les caisses vides, alors comment ont-ils pu gérer la fédération et organiser plusieurs stages des équipes nationales surtout qu'à ma connaissance, la subvention annuelle de 2017 n'a pas encore été réceptionnée '».
Les entraîneurs et athlètes en position d'attente
De son côté, l'ancien entraîneur national de l'équipe masculine, Mouloud Ikedji, dont le dernier salaire perçu remonte à août 2016, ne sait plus à quel saint se vouer, affirmant que situation commençait à l'irriter au plus haut point.
«Le dernier salaire que j'ai perçu remonte à août 2016, j'ai écrit à qui de droit pour me régulariser mais au jour d'aujourd'hui je n'ai pas encaissé un centime. Les athlètes se trouvent dans la même situation. Le président actuel s'est engagé à régler le passif et l'actif, mais il n'y a rien de concret». Interrogé sur le cas Mouloud Ikedji, Mustapha Lemouchi s'est dit prêt à payer ses arriérés «mais pas avec le même salaire qu'il percevait avec l'ancien président».
«Nous sommes prêts à lui octroyer ses salaires, mais pas avec la mensualité de 200 000 dinars qu'il percevait, d'autant plus qu'il n'a pas atteint l'objectif de remporter le championnat d'Afrique qui lui avait été assigné», a expliqué le président de l'AFVB. Chez les volleyeurs, c'est un sentiment de frustration et de dégoût qui se dégage.
«Nous n'avons touché aucun centime depuis 2015, la situation est plus que dramatique. Le président de la fédération s'est engagé à payer nos indemnités à partir de son arrivée, mais pour le passif, il nous a demandé de patienter jusqu'à ce que les caisses soient renflouées. Au vu de ce que nous avait dit l'ancien président et l'actuel, on ne fait plus confiance à personne», a affirmé l'international Akram Dekkiche.
«Après avoir décroché la médaille d'or aux Jeux africains de 2015 à Brazzaville, l'ancien président nous avait promis un salaire, mais rien n'a été fait. Le ministre de la Jeunesse et des Sports (El Hadi Ould Ali, ndlr) s'est engagé également à aider davantage cette équipe, mais on n'a rien vu venir». Le sociétaire du GS Pétroliers est allé plus loin dans son constat accablant, regrettant l'absence d'un programme tracé de quoi permettre aux joueurs de se préparer en vue des prochaines échéances.
«On ne sait même pas quelle sera la date du prochain stage, ni si on va participer ou non aux prochains Jeux méditerranéens de Tarragone. Outre le problème financier qui perdure, nous sommes livrés à nous-mêmes», a-t-il regretté.
Considéré comme l'un des meilleurs volleyeurs de la sélection, Akram Dekkiche a estimé que les «athlètes des équipes nationales sont pris en otage» dans un conflit entre l'ancien président et l'actuel premier responsable de l'AFVB, où chacun y va de ses propres arguments pour défendre sa version des faits.
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Posté Le : 20/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R S
Source : www.lnr-dz.com