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Le président Bozizé rejette les appels de la rébellion à quitter le pouvoir


Le président Bozizé rejette les appels de la rébellion à quitter le pouvoir
Le président centrafricain François Bozizé a rejeté toute négociation sur son départ avec la coalition des rebelles du "Seleka", dont une délégation a entamé jeudi à Libreville (Gabon) des pourparlers avec des représentants du pouvoir sous l'égide des pays d'Afrique centrale.
"Je n'ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ' Je n'ai pas à négocier une fonction de chef d'Etat", a déclaré M. Bozizé en réaction aux propos des rebelles qui réclament son départ comme principale revendication dans les négociations de paix avec le gouvernement.
"Pourquoi déchiqueter la Constitution ' Détruire les institutions de la République, c'est grave dans un monde où nous défendons la démocratie. Seuls les hors-la-loi, les mercenaires-terroristes peuvent demander cela", a-t-il poursuivi, mardi à la veille des pourparlers de Libreville.
M. Bozizé a en outre affirmé que le but de cette rencontre était de défendre la démocratie et la constitution et de demander aux rebelles de respecter les décisions des présidents des pays de l'Afrique centrale qui jouent un rôle de médiateur dans cette crise. Il a également fustigé "l'opposition démocratique" qu'il a accusée de "collaborer avec les terroristes".
Le président centrafricain a fait ces déclarations alors que se tenait à Libreville une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) préparatoire aux pourparlers entre le pouvoir et la rébellion qui a pris le contrôle d'une grande partie de la république centrafricaine.
Le conseil a regretté à l'issue de la réunion que "toutes les parties continuent de faire des déclarations incendiaires" et appelé "immédiatement à un accord de cessez-le-feu". Il appelle aussi "le gouvernement à privilégier une approche régionale de la crise", en allusion à la force d'interposition d'Afrique centrale (FOMAC), dont les effectifs composés en gros de troupes tchadiennes, sont d'environ 760 hommes.
Le président sud-africain Jacob Zuma a approuvé l'envoi de 400 soldats en Centrafrique pour aider les forces gouvernementales dans le combat contre les rebelles qui s'approchaient davantage de la capitale Bangui, créant un climat d'instabilité et d'insécurité.
Le chef de la délégation du pouvoir, Jean Willybero-Sako, avait lui affirmé la veille de la réunion que les concessions du président Bozizé (qui a proposé un gouvernement d'union nationale et assuré qu'il ne se représenterait pas), "avaient débloqué beaucoup de choses".
Le porte-parole de la rébellion, Eric Massi, avait regretté que la CEEAC ait initialement fixé une date aux pourparlers, mardi, sans que sa délégation ne sache de quoi elle va discuter.
"Nous devons fixer les points à discuter : un, le départ de François Bozizé (président), et deux, la solution politique à mettre en 'uvre ensuite", a-t-il dit, réclamant "un peu de temps pour préparer la réunion", avait-il dit.
Ces déclarations controversées risquent de mettre en échec les pourparlers entre les deux parties à Libreville, selon des analystes.
La délégation rebelle du "Séléka" se trouvait depuis lundi soir à Libreville. Les autres délégations sont arrivées mardi, leur départ dans la capitale gabonaise ayant été retardé en raison d'intempéries.
Le chef de la délégation, Michel Djotodia, avait déclaré à la veille de la rencontre qu'"on ne peut pas faire la guerre sans la paix et vice versa. On est là, on va discuter, on va se comprendre. Après tout, nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des frères".
Il avait ajouté, à propos du départ de Bozizé, qu 'il y a une coalition (rebelles) et il y a aussi l'opposition démocratique qui est là (...) on va se retrouver et on verra ce qu'il y a lieu de faire".
François Bozizé devrait se rendre à Libreville dans le courant de la semaine, si les délégations arrivent à s'accorder sur une sortie de crise qui semble difficile à trouver.
Les discussions entre les deux parties vont porter principalement sur la renégociation des accords de paix signés entre 2007 et 2011 entre le pouvoir centrafricain et la coalition des rebelles du "séléka" qui a pris les armes le 10 décembre dernier et conquis une partie du pays.
Une réunion du comité de suivi de ces accords est prévue mercredi à Libreville, le calendrier précis des pourparlers n'étant toujours pas divulgué par la CEEAC qui souligne "la complexité de sa tâche".
A l'ouverture de la rencontre, le ministre congolais des Affaires étrangères Basile Ikouébé qui dirige les pourparlers a demandé "aux uns et aux autres, surtout à l'opposition et aux groupes armés de respecter les engagements pris par les chefs d'Etats à N'Djamena, d'axer leurs discussions sur les accords de 2008 de Libreville, et de s'en tenir aux règles de l'Union africaine par rapport au changement de régime".
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