Le président Bouteflika confirme son intention de modifier la Constitution

Un référendum avant la fin de l’année Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, hier, son souhait de voir l’organisation d’un référendum sur la révision de la Constitution se tenir avant la fin de l’année, selon une dépêche de l’APS. «Nous souhaitons que le référendum sur l’amendement de la Constitution soit organisé, avec la volonté de Dieu, avant la fin de l’année», a affirmé le président Bouteflika dans une allocution prononcée au siège du ministère de la Défense nationale après avoir présidé une cérémonie de remise de grades aux officiers supérieurs de l’Armée nationale populaire (ANP). Le chef de l’Etat a invité, dans ce contexte, les citoyennes et les citoyens à «exprimer leur avis sur les amendements proposés à la Constitution» qui seront soumis «prochainement afin qu’ils puissent en prendre connaissance». Le chef de l’Etat a rappelé qu’en 1999, il avait «annoncé que le programme national (...) mis en œuvre en matière de rénovation globale de l’Etat et de la société, appelait un amendement de la Constitution de 1996 qui avait vu le jour dans une conjoncture de crise asphyxiante qui avait failli détruire les bases de la République». Une Constitution, a-t-il poursuivi, «élaborée sous la pression de l’épreuve difficile que le pays avait traversée». En d’autres termes, le Chef de l’Etat dit la chose suivante : L’actuelle Constitution née en 1996 a largement fait son temps. Le président Bouteflika, qui a toujours été convaincu, semble-t-il, de la nécessité de l’amendement de certaines de ses dispositions, s’est attaché, néanmoins, à respecter et à appliquer rigoureusement, jusque-là, ce texte fondamental. D’autres priorités avaient relégué, selon lui, au second plan, la révision de la Constitution devenue aujourd’hui inéluctable. «Aujourd’hui, alors que l’Algérie a dépassé la situation de crise et de déséquilibre et qu’elle traverse une phase déterminante dans le processus de développement et de renforcement des structures d’un Etat de droit, il est indispensable, à notre sens, de soulever la question de l’amendement de la Constitution», a-t-il encore affirmé dans une allocution à l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance. Pour le chef de l’Etat, l’amendement de la Constitution «s’impose non seulement comme une étape avancée et complémentaire dans le processus de réforme et de modernisation des structures de l’Etat, mais également en ce sens qu’il répond à un souhait populaire large et à une revendication d’une grande partie des forces politiques et du mouvement de la société civile». «L’amendement de la Constitution que nous voulons, traduira les préoccupations et les orientations de la nouvelle étape en harmonie avec l’évolution de l’Etat algérien que nous souhaitons stable, fort et efficace», a-t-il précisé. Le président Bouteflika a souligné que la Constitution souhaitée «renforcera davantage les droits et les libertés fondamentales ainsi que le contrôle constitutionnel, ajoutant qu’elle doit définir les règles d’un régime politique «aux contours clairs», préciser «davantage les prérogatives et les responsabilités, veiller «au respect du principe de la séparation des pouvoirs, mettre fin aux interférences entre les prérogatives des institutions ainsi qu’à l’amalgame entre le régime parlementaire et le régime présidentiel». Pour le Chef de l’Etat, l’Algérie a besoin, dans un contexte globalisant, d’un système politique puissant caractérisé par la rationalité économique. Enfin, Le Président n’a pas manqué de faire un bref rappel des résultats de la mise en œuvre de la politique de concorde civile ainsi que du plébiscite qui s’en est suivi de la Charte pour la paix et de la réconciliation nationale. Pour le Chef de l’Etat, l’Algérie est sortie de cette tourmente et se trouve aujourd’hui dans la phase de «l’après crise». D’après lui, notre pays est actuellement confronté à d’autres enjeux comme le développement, la modernisation et enfin le renforcement de l’Etat de droit. Réda Amarni & M-C. Lachichi