Algérie

Le président Bouteflika attristé par la perte de la grande icone de la paix Le drapeau algérien en berne


Le président Bouteflika attristé par la perte de la grande icone de la paix Le drapeau algérien en berne
Décidée, hier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la mise en berne du drapeau national pour la mort de Nelson Mandela est un hommage rare. "Nelson Mandela se confond avec l'histoire de l'Afrique du Sud, dont il incarne la longue lutte pour la liberté et la dignité", écrit le président Bouteflika dans un message de condoléances à son homologue Jacob Zuma."Son combat contre le système de l'apartheid et pour réhabiliter l'être humain dans toute sa dignité, a été ressenti par le peuple algérien comme son propre combat. Notre affection et notre considération pour lui découlent de cette identification à l'action de l'homme et à la justesse de la cause de son peuple", relève le chef de l'Etat.Le président de la République a rappelé que dans son parcours de militant, Mandela "a démontré une humilité et une droiture irréprochables dans les engagements et les actions au service de son peuple"."Notre admiration et notre affection communes pour ce héros de l'Afrique ont permis à nos deux pays de bâtir une solidarité sans faille, tournée vers la réalisation des projets les plus ambitieux pour notre continent. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Nelson Mandela est de poursuivre cette action de solidarité sur la voie de la renaissance africaine", note le président Bouteflika dans son message de condoléances."Pour avoir accompli la réconciliation entre les enfants de l'Afrique du Sud et apposé son empreinte sur le livre d'or du mouvement émancipateur de l'Afrique, Madiba restera à jamais dans la mémoire africaine", a-t-il souligné, précisant que "sa place est également dans le c?ur de chaque homme épris des valeurs de liberté et de dignité humaines".Le chef de l'Etat a fait remarquer aussi que "le peuple algérien qui s'enorgueillit d'avoir toujours été aux côtés de Madiba et du peuple sud-africain, s'associe à votre deuil et n'oubliera jamais que pour Mandela, l'Algérie est sa seconde patrie comme il aimait à le répéter". "A tous les Africains du Sud, à la famille de l'illustre défunt et, à vous-même, Monsieur le Président et cher frère, j'adresse, au nom du peuple et du gouvernement algériens ainsi qu'en mon nom personnel, mes profondes et sincères condoléances et vous exprime toute ma sympathie", conclut le chef de l'Etat dans son message. Ainsi, il convient de rappeler la fameuse expression qu'a prononcée Nelson Mandela après sa libération de prison. " Lève-toi Afrique! ", c'est avec ces trois termes que Mandela a accueilli la liberté, après 27 longues années de prison. L'Algérie est donc attristée pas cette grande perte. Le grand héros est parti, mais son histoire restera à jamais gravée dans les esprits de tous les algériens. Quand la révolution algérienne inspira la lutte anti-apartheid La Révolution algérienne a représenté une inspiration particulière pour Nelson Mandela car, a-t-il expliqué dans ses mémoires intitulés sobrement "Le long chemin vers la liberté", elle était le "modèle le plus proche du nôtre, parce que (les moudjahidine algériens) affrontaient une importante communauté de colons blancs qui régnait sur la majorité indigène". Lors de sa visite au Maroc en 1961, Nelson Mandela passa "plusieurs jours" avec le représentant du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), le docteur Chawki Mostefai, qui l'a initié aux différentes étapes de la Révolution algérienne. Mandela a été ensuite convié à Oujda où il a rendu visite à une unité combattante de l'Armée de libération nationale (ALN) sur le front. "A un moment, se souvenait-il, j'ai pris une paire de jumelles et j'ai vu des soldats français de l'autre côté de la frontière. J'avoue que j'ai pensé voir des uniformes des forces de défense sud-africaines". Deux jours plus tard, Mandela a été invité à assister à un défilé militaire en l'honneur de l'ancien président Ahmed Benbella, à sa libération de prison. En tête du cortège défilaient "des vétérans fiers et aguerris" portant "des armes qu'ils avaient utilisées au début de l'insurrection : des sabres, de vieux fusils à pierre, des haches et des lances". Ils étaient suivis de "soldats plus jeunes et tout aussi fiers" dotés d'armes modernes."C'était une armée de guérilla composée de combattants qui ont gagné leur galons dans le feu des batailles et qui s'intéressaient plus à la guerre et à la tactique qu'aux uniformes et aux défilés", notait-il. "Je savais que nos propres forces ressembleraient plus aux soldats de Oujda et j'espérais seulement qu'ils combattraient aussi vaillamment. A l'arrière, il y avait une fanfare militaire assez désordonnée, dirigée par un Homme qui s'appelait Sudani (Souidani Boudjemaa).Il était grand, bien bâti et sûr de lui, il était aussi noir que la nuit. Il lançait une canne de tambour-major et quand nous l'avons vu (la délégation sud-africaine, NDR) tout notre groupe s'est levé et a applaudi", se remémorait-il. "J'ai vu que les autres autour de moi nous regardaient et je me suis rendu compte que nous ne l'applaudissions que parce qu'il était noir. A nouveau, le pouvoir du nationalisme et de l'ethnicité m'a frappé. Nous avions réagi immédiatement, car nous avions l'impression de voir un frère africain. Plus tard, nos hôtes algériens nous ont expliqué que Souidani était un soldat légendaire et on disait même qu'il avait capturé seul toute une unité de l'armée française. Mais nous l'avons applaudi à cause de sa couleur et non de ses exploits". Des témoins de ses premiers contacts directs avec les révolutionnaires algériens, l'ont particulièrement impressionné et déterminé dans sa démarche ultérieure.Il se souvient, écrit- il dans ses mémoires, que le Dr. Mostefai "nous a conseillé de ne pas négliger le côté politique de la guerre tout en organisant les forces militaires. L'opinion internationale valant parfois plus qu'une escadrille d'avions de combat à réaction". Le soutien de l'Armée de libération nationale (ALN) s'était, entre autres, traduit par l'intégration de nombreux combattants de l'ANC dans les camps d'entraînement aux côtés des moudjahidine de l'ALN. A partir de 1965, plusieurs militants de l'ANC venaient secrètement en Algérie pour recevoir un entraînement militaire et rentraient en Afrique du Sud pour y mener des opérations militaires.Et pour donner plus d'écho au combat contre l'apartheid à partir de l'Algérie, l'ANC ouvrit un bureau d'informations qui a vu le passage, à sa tête, de grandes personnalités du mouvement. Tous les dirigeants de l'ANC fréquentaient Alger, qualifiée, à cette époque, par le père de l'indépendance de la Guinée Bissau, Amilcar Cabral, de "Mecque des révolutionnaires".Le soutien de l'Algérie s'était également exprimé, au moment de sa présidence de l'assemblée générale de l'ONU en 1974, par le geste historique qui a consisté à expulser de la salle le représentant du régime de l'apartheid.A sa libération, le 11 février 1990, après 27 années d'incarcération, Nelson Mandela avait tenu à se rendre à Alger en reconnaissance au soutien apporté par l'Algérie à la lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid.


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