Le savoir et le « populisme »
Le président de la République, à partir de la wilaya de Blida, a été clair : « La rentrée scolaire de cette année coïncide, à quelques jours près, avec une période historique que s?apprête à vivre l?Algérie... et qui sera fatale. » Le Président s?étalera sur les énormes pertes consenties par la famille éducative, en vies humaines et en équipements. Il rappellera le chiffre de 1300 établissements détruits en totalité et les centaines d?établissements obligés de fermer leurs portes durant des années ainsi que l?exode rural. Le Président Bouteflika reviendra sur le niveau actuel des enseignements, faisant un parallèle avec ce qui s?enseigne dans les pays développés. Il touchera du doigt les manques enregistrés, la nécessité du recours aux langues étrangères, la généralisation obligatoire de l?outil informatique. « L?école dans le monde se place dans une conjoncture concurrentielle et à un degré scientifique qui nous oblige à la modernisation. A tous les gouvernants incombe la responsabilité d?offrir le maximum de savoir en dehors de tout populisme. » La question de la qualité s?impose, mais cela ne doit pas s?opérer au détriment de la démocratisation de l?enseignement. « Le pays a combattu pour des principes que nous ne devons pas renier. Entre la quantité et la qualité, il a opté pour le premier choix. J?appartiens à la génération de l?ALN et je ne peux éliminer des pans entiers de générations. » Il lancera un appel clair aux hommes de science, aux lettrés d?origine algérienne qui ont fait le choix de s?installer en Occident après avoir été formés par l?Etat algérien. Rehausser le niveau de l?enseignement passe par la révision des méthodes, des contenus et des concepts. L?Algérie s?y attelle avec la collaboration ainsi que la coopération de l?Unesco et de l?Union européenne. Il annoncera que les correctifs sont apportés par les gens du domaine et les politiciens n?y ont rien à faire. « La colonisation aujourd?hui est culturelle, technologique et sous d?autres formes. Nous devons y faire face et pour cela prendre les mesures qui s?imposent. » La place de la formation n?était pas en reste et le Président sera presque ironique lorsqu?il déclarera : « Nous avons dans le pays des sociétés chinoises, turques et autres égyptiennes : où est notre main-d??uvre qualifiée ? » Il rappellera le refus par 500 jeunes d?un emploi avec le salaire mensuel de 18 000 DA et ce que peut cacher ce refus. « L?emploi existe pour celui qui sait, pour celui qui est capable ! La formation professionnelle peut rapporter mieux que tous les diplômes », dira-t-il. L?amélioration des salaires des formateurs et la résorption graduelle du chômage sont au programme du gouvernement, annonce le Président, « tout comme l?enseignement de la liberté d?expression et, depuis 2002, date de début d?application des changements dans le système éducatif, l?école algérienne est revenue à sa fonction initiale qui est l?acquisition du savoir ». Il poursuivra : « Un grand pas a été franchi et cela mérite nos encouragements parce que cela ne sera pas facile. » C?est à l?école que revient le droit de former les générations futures et d?empêcher tout retour à ce qui a été vécu par le passé proche est le message du Président qui confiera l?urgence de l?établissement de programmes d?enseignement de l?éducation civique et religieuse en adéquation avec le respect du prochain et de l?avis différent. Cette école, qui apprend aussi le pardon et la réconciliation, introduira le second volet du discours du Président : les mesures concrètes qui seront prises au lendemain du référendum pour le « oui » à la réconciliation. C?est au droit de trouver, après le « oui », les solutions aux cas qui se poseront en tenant compte des équilibres politiques et ce qui touchera à la stabilité du pays. Le président de la République a prévu d?autres mesures pour la consolidation de la réconciliation nationale, à savoir la levée de toute contrainte sur les individus qui se sont rendus et qui placent l?honneur de la nation au-dessus de tout. Il est rappelé que tous les repentis n?ont plus le droit d?exercer sur la scène politique et que la réconciliation est à ce prix également. Abordant le volet des disparus, le Président déclarera que l?Algérie est libre de ses choix, agit en toute conscience et considère les disparus comme des victimes du terrorisme et que leur famille ainsi que leurs ayants droit recevront les dommages auxquels ils aspirent d?une manière légitime. Le dossier des disparus est pris totalement en charge et l?Etat compte assister toutes les familles dans leur douleur. Comme dernières résolutions, le Président Bouteflika a rappelé celles contenues dans la charte pour la réconciliation nationale et qui ont trait aux obligations du citoyen vis-à-vis de la nation, l?élimination de l?esprit de marginalisation et le devoir de prise en charge des familles dont des membres ont trempé dans le terrorisme. Avant de terminer, le Président Bouteflika déclarera : « Mon message a été livré et j?ai explicité ma démarche et il appartient à chacun, en cette occasion de rentrée scolaire, de relever les défis de l?avenir à partir de l?école. »
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Posté Le : 11/09/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Mekfouldji
Source : www.elwatan.com