Algérie

Le président Ahmadinejad aujourd’hui à Alger


Le commerce, le gaz et les autres points en suspens Le président iranien, Ahmadinejad, ne viendra pas à Alger en visite officielle de trois jours pour signer un contrat sur le nucléaire, et encore moins encourager la poursuite des discussions dans ce domaine. Cette sentence on la doit au président iranien lui-même lors de sa dernière rencontre avec la presse algérienne à Téhéran. S’il est, à partir d’aujourd’hui, l’hôte du président Bouteflika, sa visite s’articulera autour de trois axes principaux à savoir l’ouverture d’une ligne aérienne entre les deux capitales, la signature d’un accord cadre dans le domaine des banques et, enfin, la conclusion d’un certain nombre de projets industriels dans le secteur du bâtiment, de l’automobile et de l’énergie, principalement le gaz qui retient l’attention des deux pays, grands producteurs de cette matière. Si la précédente visite du prédécesseur de Ahmadinejad, Mohammad Khatami, a réussi à déblayer le terrain, celle du président actuel permettra de passer à une étape supérieure des relations «tumultueuses» entre les deux pays. Les deux pays, est-il à rappeler, entretenaient de très bonnes relations diplomatiques durant les années 80. Lors de la prise d’otages à l’ambassade américaine à Téhéran en 1980, ce sont les Algériens qui ont réussi à désamorcer l’une des plus grandes crises entre les USA et l’Iran. La diplomatie algérienne, qui jouissait à l’époque d’une aura internationale, a joué un grand rôle dans la libération des otages américains qui étaient détenus depuis plus d’une année. Les Iraniens devaient montrer par la suite leur reconnaissance en confiant à l’Algérie le soin de représenter leurs intérêts diplomatiques auprès des USA avant que n’arrive le fameux coup de Trafalgar de l’ambassade iranienne à Alger en 1991. Au début de la crise nationale, née de l’interruption du processus diplomatique, l’ambassade iranienne avait pris langue avec certains partis politiques d’obédience islamiste et certaines personnalités nationales pour tenter de les convaincre de s’allier autour d’un point commun, celui de la poursuite de la lutte pour l’instauration d’un état islamique à l’image de celui de leur pays. Les Iraniens n’en resteront pas là puisque au moment fort des assassinats de citoyens par les groupes terroristes, ils trouvaient un malin plaisir à dédouaner les criminels et à imputer les crimes commis aux forces de sécurité. Les autorités algériennes, qui n’ont jamais acceptées ces ingérences répétées dans les affaires internes d’un pays souverain, parviendront après moult avertissements à couper les ponts avec cet ancien allié en 1993, avant de les rétablir en 2000 après l’arrivée de Bouteflika au pouvoir. Depuis lors, c’est la lune de miel permanente entre ces deux pays qui découvrent les vertus du dialogue et la défense des intérêts des pays du Sud. La normalisation des relations diplomatiques a été entamée en octobre 2003 par la visite d’Etat effectuée par le président Bouteflika en Iran. Ce déplacement officiel avait symbolisé la volonté des deux pays de se réconcilier et de dépasser les clivages nés après la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le régime iranien. En octobre 2004, Mohammad Khatami se rend en visite officielle à Alger et annonce que la visite du président Bouteflika dans son pays est un «tournant dans les relations historiques et fraternelles entre les peuples algérien et iranien». Il plaidera par la même occasion pour «la nécessité de multiplier les efforts en vue de cerner les compétences et les domaines de coopération, de permettre l’élargissement et l’approfondissement des liens et de mettre en œuvre l’ensemble des conventions conclues à travers une planification pertinente et un suivi rigoureux». Le président Bouteflika, qui a, quant à lui, insisté sur le fait que l’Algérie et l’Iran «aient pu tourner une page sombre de leur histoire faite d’incompréhensions et de malentendus», émettra le souhait qu’Alger et Téhéran puissent développer des relations «au-delà de la simple relation commerciale». Saïd Farhi
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