Algérie

Le président Abdel Fattah Al-Sissi a prêté serment



Le président Abdel Fattah Al-Sissi a prêté serment
Après avoir éliminé toute l'opposition, l'ex-chef de l'armée promet de préserver le système démocratique.L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, élu président de l'Egypte après avoir éliminé toute opposition, a prêté serment dimanche 8 juin au cours d'une cérémonie qui n'a fait qu'entériner son pouvoir de fait sur le pays depuis près d'un an. Elu avec 96,9% des voix, le maréchal à la retraite a «juré au nom de Dieu Tout-Puissantdepréserver le système démocratique et de respecter la Constitution» de l'Egypte devant les juges de laCour constitutionnelle suprême et le présidentpar intérimsortant, AdlyMansour. Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de la toute puissante armée, avait nommé luimême Adly Mansour le 3 juillet 2013, le jour où il avait destitué et fait emprisonner Mohamed Morsi, premier chef de l'Etat élu démocratiquement enEgyptemaisvite devenu impopulaire. Puis le gouvernement intérimaire dirigé de fait par Abdel Fattahal- Sissi amenéune implacableet sanglanterépression contre les partisans de MohamedMorsi, notamment sa confrérieislamistedesFrères musulmans, avant de s'en prendre aux mouvements d'opposition libéraux et laïques, dont les manifestations ont été interdites et les leaders arrêtés et jugés. Frèresmusulmansdéclarés «organisationterroriste» Les Frères musulmans avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak après une révoltepopulairedébut2011, mais le nouveau pouvoir les a interdits etdécrétés «organisation terroriste» en décembre dernier. Abdel Fattah al-Sissi, qui jouitd'un véritable culte de la personnalité, a ensuite remporté la présidentielle des 26, 27 et 28 mai avec 96,9% des suffrages exprimés, face à un unique et pôle rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi. La participation avait été de 47,5%. La Cour constitutionnelle suprême avait étédès samedi soir encercléepar un imposantdispositif de sécurité, dans un pays en proie, depuis la chutedeMohamedMorsi, à unevagued'attentatsquiont tué, selon le gouvernement, plus de 500 policiers et soldats, et revendiquéspardes groupesdisant s'inspirerd'Al- Qaïda. La prestation de serment devait être suivie de deux cérémonies dans des palais présidentiels.Hormis quelques souverains du Golfe, le roi de Jordanie et le président palestinien, ainsi que quatre chefs d'Etat africains, peu de personnalités sont attendues.LesOccidentaux, Etats-Unis en tête, qui avaient hésité, avant d'y renoncer, àqualifier ladestitution de Mohamed Morsi de «coup d'Etat»mais dénoncé la répression,ont finipar entériner la prise du pouvoir parAbdel Fattahal-Sissi.Et à se ranger à la nécessité de maintenirdes relations fortes avec lepluspeuplédespays arabes, stratégique dans le processus de paix israélopalestinienet allié-clédans la luttecontrele«terrorisme» islamiste. Certes, pour justifier soncoupde force,Abdel Fattah al-Sissi a invoqué les millions d'Egyptiens qui avaient manifesté pour réclamer le départ de Mohamed Morsi, accusé d'avoir voulu accaparer tous les pouvoirs auprofitdes Frères musulmans et d'islamiser à marche forcée la société. Manifestantspro-Morsi tués Mais depuis le 3 juillet, plus de 1 400 manifestants pro- Morsi ont été tués, plus de 15 000 Frères musulmans emprisonnés, dont la quasitotalité de leurs leaders qui encourent la peine capitale, et des centaines ont été condamnés à mort en quelquesminutes dans des procès de masse qualifiés par l'ONU de «sans précédent dans l'Histoire récente » de l'Humanité. Des ONG internationales ont déjà dénoncé le retour à un régime «plus autoritaire que celui de Moubarak». Aussi, Washington et les capitales de l'Union européenne ont félicité le nouvel élu mais insisté sur la nécessité de respecter au plus vite les droits de l'Homme. Les Etats-Unis ne sont représentés dimanche que par un conseiller du secrétaire d'Etat John Kerry et les capitales de l'Union européenne par leurs ambassadeurs. En revanche, à l'exception du Qatar, les monarchies du Golfe qui ont toujours exprimé un soutien sans faille -surtout financier- à Abdel Fattah al-Sissi pourfendeur des Frères musulmans qu'ils redoutent sur leurs territoires, seront représentées au plus haut niveau. L'Arabie Saoudite par le prince héritier Salmane ben Abdel Aziz, le Koweït par l'émir, cheikh Sabah al- Ahmad al-Sabah, et Bahreïn par le roiHamad ben Issa al- Khalifa. Les présidents de l'Erythrée Issaias Afeworki, de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, du Tchad Idriss Deby et de la Somalie Hassan Cheikh Mohamoud, sont également annoncés.




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