Algérie

Le président a-t-il besoin de la promotion d'un savon ?



Le président dela République, en sa qualité de commandeur, devait s'enquérir sur l'état de sessujets. Il le fait grâce à ses visites qu'il n'a cessé depuis son installationd'effectuer au niveau de toutes les localités du pays. Il a sillonné monts etmontagnes, traversé bourgs et boulevards, inauguré des stèles, des monuments,des cités, des ponts, et tout autre chose. Parfois l'on le lui fait à deuxreprises. De la ré-inauguration.Il y a cependantdans cette phase préparatoire de la part des autorités locales, une certainehabitude que tout le monde tend à décrier. Le « ce que ne verra pas Bouteflika» intervient à la veille de chaque visite. « Ah si le président venait sisouvent... » est aussi une façon d'être justement contre cette « habitude »qu'avaient prise tous les chefs de l'exécutif wilayal. Du pavoisement àl'affichage de portraits géants passant par le bitumage et la réfection de toutce qui est visible à l'oeil présidentiel n'est pas en finalité une fin en soi.Même ce maquillage, éphémère soit-il avec le temps, aura certainement sesmérites. N'est-il pas le bienvenu pour les riverains des routes goudronnées, oules chaumières retapissées, ou les culs-de-sac crevassés ? Ce travail réaliséen un temps record et exclusivement sur le parcours présidentiel n'a-t-il pasdes effets bénéfiques sur le plan d'abord de l'emploi temporaire, du fluxcommercial et de la redynamisation des différents acteurs de la cité à visiter,pour qu'ensuite il s'étale dans la case profits des habitants et résidents dela même cité ? Il s'apparentera sans doute à un travail de grande démagogie,nous allons y revenir ci-dessous. A défaut de pouvoir ou vouloir refaire toutdans ce grand tout infaisable, l'on aura tous à se contenter du peu defaisabilité. Ce ne sera pas en ces termes de contradiction que devra se poserle problème de la gestion d'une ville. Sinon tout ce que font actuellement leswalis à l'entame d'une visite présidentielle peut se justifier dans le recoursaux moeurs très enfouies dans les annales des peuples arabes. Chez un simpleménage, l'on n'accueillera point un invité qui s'annonce, sans pour autant quel'on y fasse un brin de toilettes par-ci, par-là. Voyez-vous le jour de l'Aïd,le retour d'un hadj, lors d'un mariage ou circoncision, hafla quelconque, ces journéesoù l'on devait recevoir des visiteurs, de quelque rang que soit ne seront pasau plan réaménagement domestique identiques à celles de tous les jours. Là leprivilège de l'invité rétrécit le temps, force au replâtrage et s'astreintégalement aux conditions physiques dues aux honneurs à rendre. Karam edhiafadit-on. Démagogie dirait l'autre. Le parallèle ci-dessus tracé est loin depouvoir refléter cependant une évidence démunie de tout soupçon. L'on ne saurapas assez de qui de l'hôte ou de l'invitant a de l'insistance à visiter telpoint et non un autre.  De qui du président ou du wali en a ledernier mot pour cibler les endroits à voir, à inaugurer, à inspecter ou àlancer. L'affaire n'est plus maintenant une affaire de simple ménage. C'est uneaffaire d'Etat. Le président dans ce cadre là n'est pas à considérer tel unintrus ou un banal convive. Il est chez lui. Il vient, bon gré mal gré mais onne l'a pas fait venir suppose-t-on. Dans cette optique d'une véritable gestiond'Etat, l'on ne saura pas par principe comment faire cacher aux yeux duprésident des situations dont il a la connaissance par canaux spécialisés. Il atoute l'attitude de voir ce qu'il a envie de voir.  Il est sensé savoir tout. Il lui est déjàarrivé d'aller là où, il n'était pas prévu qu'il y aille. Lors d'une visite àTlemcen, il avait clairement entonné à propos d'une mévente de villas financéessur fonds publics « on m'avait caché ça ! ».  C'est pour des raisons protocolaires, encorepense-t-on qu'il est obligé de suivre le regard, le chemin, le parcourspréalablement tracé. Il ne verra certes que ce que l'on avait envie qu'il voie.Par un impératif de justification de déplacements, l'autorité locale s'empressealéatoirement d'imaginer parfois le « met » à offrir au président. Enfin,l'oeuvre à inaugurer. Trouvez-vous irréprochable et convenable qu'une trémie dequelques mètres est tellement importante pour se hisser à un rang supérieurpour qu'elle soit inaugurée par le président ? Même chose pour un restouniversitaire, une déviation de voie. Ainsi, il aurait été judicieux qu'en luifaisant visiter un pôle universitaire loin de tout aspect infrastructurel ouarchitectural, on l'invite tout simplement à assister à un cours, à des TD ouencore à un conclave restreint avec les étudiants. Genre de mini bain de foulede qualité, d'élite.  L'on imagine que c'est un choix inouï etdifficile qui s'impose aux différents dirigeants sectoriels pour proposer etpeaufiner un point du programme présidentiel. Tout s'arrête. Tout se mobiliseenvers çà. C'est l'affolement généralisé. Les règles de l'organisation, tantbudgétaire que celles de l'urbanisme sont omises pour un temps, le temps quepasse l'examen de performance, de gestion et de direction. Les exemples sontédifiants. De mémoire, l'on se rappelle de ce maire d'une bourgade au sud deBatna, qui avait sous la pression de l'imminente visite du président en salocalité, érigé une stèle sans en référer à son assemblée communale et quelquesannées après, il s'est retrouvé dans de beaux draps judiciaires. Là, les règlesjuridiques de l'orthodoxie en gestion sont réapparues. L'euphorie, l'urgence ettout autres raisons d'Etat s'estompent une fois la fièvre s'est à son tourestompée. A ces occasions de visites les réunions et les sorties sur terrains'accentuent. Tout ça se pratique par-devant le regard médusé des citoyens quin'ont pas pris pli à voir et revoir, un wali, un chef de daïra, un maire ou undirecteur présent et guider en personne le goudronnage d'une voie oul'apposition d'une guirlande. Dans certaines villes retenues pour une tellevisite, le génie médiatique a dépassé l'outrecuidance. L'on a collé le portraitprésidentiel sur des supports publicitaires destinés à faire de la promotion àun savon ou une marque quelconque de limonade. Le pire dans l'excès de zèlec'est qu'on l'a fait adhérer à la devanture des abribus. Là, en bas, où lessemelles des voyageurs urbains en attente, côtoient le visage agrandi etvertical du président. N'a-t-il pas été, ce portrait de l'avis de la commissionpolitique de surveillance des élections législatives passées, considéré commeun attribut de l'Etat et qu'il fallait le préserver ? Une certaine déontologie« publicitaire » dans le produit « président » devait rejaillir suite à toutesces fausses amours. On aura beaucoup à dire sur le visible d'unevisite présidentielle. Sur ses mérites et ses tares, ses vices et ses vertus.Certes les inaugurations sont une sorte de bilan. Un quitus sur les promesses lancées.Mais ceci ne laisse pas indifférents l'observateur pour apporter descommentaires. Nous le faisons ci-après : Ce manège des « inaugurations »finalement ne dure qu'un laps de temps. Celui de tirer un ruban, applaudir ets'en aller. Que fait-on le reste de la journée ? Se reposer, demander unepermission d'absence ? Intercéder auprès de la télévision pour le passage du «laps de temps » dans le vingt heures ? Pourquoi feigne-t-on de savoir quechacun sait ce que veut l'autre, et l'on se gratifie vicieusement et en touteconnaissance dans une complaisance mutuellement tacite ? Penser à la câlineriedu monde comme moyen de faire taire l'adversité ne peut en fait qu'entraîner uneffet contraire. La démagogie en tant que style de gestion noircit davantageson initiateur. Elle pervertit le peu de qualités qui restent et attise le sensde la méfiance qui continue à éroder tout engagement venant des gouvernants,fût-il réalisable et de bonne oeuvre ! Faire des centaines de LSP et se gourerdans leur attribution ça frôle l'incurie. Qui ne sait pas que le décorum de « carnavalfi dachra » a été, et l'est toujours, la base de la culture de base de nosadministrateurs. Le maire fait au wali ce qu'il a vu se faire par ce dernier auprésident et au ministre. Les visites officielles, dites d'inspection et detravail devant être effectuées par un membre du gouvernement dans une localité,causent un remue-ménage et un brouhaha. De moindre importance que du présidentévidemment. Le maire prend toutes les besognes logistiques décidées par le chefde l'exécutif et qui soient conformes aux desiderata du visiteur. La populationne tire de cette visite que l'amélioration superficielle et urgente del'itinéraire ou de l'espace prévu pour le passage ou l'arrêt de la délégationofficielle. Tous sont au courant de ce manège. Tous consentent à son utilité.  Les ministres en visite dans la territoriale,n'ont en pratique pas le même rang. Tantôt ce rang est un degré dans uneaffinité, tantôt il est une affaire de calibre, de poids et de mesures.Justement la mesure dans certains cas dépasse la norme qualitative de l'espèceministérielle. On n'a point de soucis à distinguer entre un ministre-clé et unministre passe-partout et jetable. L'accueil de l'un diffère de celui del'autre. Les sirènes dans le cortège ou les trompettes dans les haies d'honneurn'auront pas les mêmes tons d'alarme ou les mêmes sons de vacarme. En l'état,quel que soit le résultat les visites officielles auront toujours une chosemaléfique, entretenir la démagogie et une chose de bénéfique, agiter un tantsoit peu les gouverneurs et créer de la dynamique dans la localité.


merci à mes nombreux amis de batna. en effet j'ai vécu un peu dans cette ville. c'est là où mon patriotisme s'est davantage aiguisé. c'est une ville qui se caractérise surtout par son engouement culturel et artistique. il ya bcp d'activités du genre. j'ai vu et assité au festival de timgad, j'au vu des pieces du TRB, j'aI vu le conservatoire de musique,j'au vu la maison de la culture , j'ai visité tous les musées clos,couverts et à ciel libre. le tombeau d'imadghacen etc... les batnéens sont forts de caractère, ne sont -ils pas par ailleurs la progénéure de benboulaid,de hadj lakhdar et plus loin d'autres persOnnages legendaires. continuez a etre authentiques ! amicalement EL YAZID DIB elyaziddib@yahoo.fr
el yazid dib - ::
02/07/2007 - 152

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