Un livre dites-vous ! Mohamed Hilmi vient de sortir chez Casbah un livre intitulé Le présent du passé et, d’emblée, il faut dire que le livre est inclassable, ce n’est ni recueil de nouvelles, ni un recueil de poésies, ni un recueil d’anecdotes… bref. Cet ouvrage n’est pas consacré à l’itinéraire artistique de Mohamed Hilmi comme l’a annoncé l’aps, mais c’est un ensemble de questions réponses, comme “C’est quoi une douceur ? C’est quoi un homme à principes ? La jalousie ? L’amour ?”, que l’auteur a tenté de rehausser avec un semblant de sagesse qui lui fait défaut. Mohamed Hilmi qui reste l’un de nos grands comédiens avait acquis tout au long de sa carrière l’estime et le respect des siens et ce mérite, il le doit à son talent de comédien. Qu’une fête ou un hommage lui soit rendu autant, justement, qu’acteur et comédien, c’est une bonne chose et même un dû, mais qu’on fasse tout un plat pour un livre banal, c’est autre chose. L’auteur, rappelons-le, a écrit un ouvrage autobiographique en deux tomes, un travail méritoire, car il retrace son parcours riche à travers l’histoire du pays et l’histoire du théâtre algérien. Mais son aventure littéraire s’arrête là, car ce troisième ouvrage édité chez Casbah et qui, de surcroît, a bénéficié d’une subvention conjuguée du ministère de la Culture et de la Communication et de l’ONDA donne doublement à réfléchir. Car combien d’auteurs de talent ont vu ces portes fermées devant eux ? Combien de romanciers n’ont pu décrocher un contrat d’édition avec des maisons d’éditions algériennes, car elles n’ont pas de vocation littéraire et poétique et préfèrent le parascolaire et la cuisine.
La direction des arts et de la culture a justement le devoir de soutenir de jeunes auteurs, des romanciers et poètes qui doivent, certes et sans aucune complaisance, répondre à des critères sévères tant sur le plan de l’écriture que de l’originalité, sur le fond et la forme, afin que l’ouvrage édité soit capable de rivaliser avec n’importe quelle littérature venue de l’Hexagone. Mais, à voir où va cet argent… Casbah-édition qui se dit “l’imprimeur” du livre a osé dans sa quatrième de couverture comparer Hilmi à Omar Khayyam. Cela frise le ridicule quelque part, à moins qu’on ne sache pas qui est Omar Khayyam, à ce moment on peut commettre l’irréparable.
Le Présent du passé a été présenté au cours d’une cérémonie, dimanche passé, au Palais de la Culture, devant un parterre de comédiens, de journalistes et de personnalités, suivie d’une vente-dédicace de l’ouvrage.
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Posté Le : 18/02/2004
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Nassira Belloula
Source : www.liberte-algerie.com