Algérie - Tizi Rached

Le premier tour de manivelle sera donné le 15 août Un film documentaire sur Ali Laïmèche



Le premier tour de manivelle sera donné le 15 août Un film documentaire sur Ali Laïmèche
Pour la première fois, le long combat livré par Ali Laïmèche au colonisateur français et son patriotisme seront reconstitués dans un film documentaire retraçant la vie riche en événements et pleine d’enseignements de cet intrépide combattant.

La société de production Sirocco qui a pris en charge ce projet devait, souligne son directeur général Nabil Lounas, donner le premier tour de manivelle de ce film vendredi 6 août, qui coïncide avec le 75e anniversaire de la mort de ce jeune patriote décédé à l’âge de 21 ans. “Mais la pandémie de Covid-19 qui suit actuellement une courbe ascendante dangereuse nous a contraints de reporter cette cérémonie symbolique au 15 du mois d’août en cours”, explique M. Lounas.

C’est sur initiative de ce dernier et du réalisateur Yazid Arab que ce projet a pris forme. “Ça a toujours été un rêve pour moi de réaliser ce film en hommage à cette personnalité historique de renommée nationale après que ses positions et son nationalisme ont dépassé les frontières de sa Kabylie natale”, avoue Yazid Arab. “Ceci n’a aucun lien direct avec le fait que nous soyons natifs tous les deux de la même commune, mais c’est que tout simplement j’ai toujours été fasciné, subjugué par ce personnage qui a marqué ma vie”, tient à préciser ce réalisateur. Un sentiment compréhensible, voire légitime, d’autant plus que Laïmèche Ali, un des militants nationalistes de la première heure, est gratifié d’un éveil patriotique précoce qui lui a permis dès son jeune âge de mesurer l’impérative indépendance de l’Algérie du joug colonial et a nourri en lui la conscience quant à la liberté de tout un peuple à travers l’ultime solution qui est la lutte armée.

Né le 14 juillet 1925 au village Icheriwen (commune de Tizi Rached), Ali Laïmèche a commencé son combat politique à l’âge de 17 ans. Il était lycéen en 1942 au lycée de Ben Aknoun, avec, entre autres, Omar Oussedik, Hocine Aït Ahmed, Mohand Saïd Aïche, Idir Aït Amrane, Sadek Hadjerès, M’barek Aït Menguellet, Ould Hamouda Amar et Saïd Chibane, membre de la cellule estudiantine d’Alger, rattachée au PPA. Il n’est pas revenu au lycée en octobre 45, car il était recherché pour ses activités patriotiques en Grande Kabylie. Son militantisme l’a conduit vers la clandestinité dans les montagnes de sa région natale, en compagnie d’autres membres du “groupe de Ben Aknoun”. Ceux qui l’ont connu lui reconnaissent un esprit de sacrifice, de dévouement et d’altruisme.

Il s’agissait d’une personne pleine d’énergie et de dynamisme incommensurables auxquels il recourait souvent dans l’exercice de ses activités. En 1942, le lycée de Ben Aknoun fut occupé par les Américains, ce qui entraîna le transfert des lycéens vers celui de Miliana. À Miliana, fief du scoutisme, dont le fondateur Mohamed Bouras, fusillé par les colonialistes pour ses idées patriotiques, était l’occasion pour de nombreux lycéens de s’en inspirer. C’est ainsi qu’avant même sa clandestinité en juin 1945, Ali Laïmeche a mis déjà en place, en juin 1944, la première structure des SMA (scouts musulmans algériens) à Tizi Rached et qui essaima à travers d’autres régions de la Kabylie. La création de cette structure a pour objectif principal d’assurer une base militante solide et engagée du PPA pour la continuité du combat libérateur.

Il s’est dans ce sens engagé à organiser et à structurer des militants courageux, dévoués et engagés, au sein des cellules. Cette forme d’organisation a servi de base et de tremplin pour le déclenchement de la révolution armée. Il a également contribué amplement à la préservation et la longévité de la langue berbère en faisant apprendre à ses élèves des chants patriotiques en tamazight. Et c’est ainsi que fut le profil de Laïmèche Ali jusqu’au jour de sa mort intervenue le 6 août 1946 à 21 ans, à la fleur de l’âge, au village Aït Zellal (commune de Mekla, Tizi Ouzou). À travers ce film documentaire, Nabil Lounas et Yazid Arab ont voulu “ressusciter” ce personnage mythique qui mérite tous les hommages pour son parcours de militant authentique.



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