Algérie

le premier quotidien national d'information Il y a cinquante ans naissait Al-Chaâb



le premier quotidien national d'information                                    Il y a cinquante ans naissait Al-Chaâb
Le 19 septembre 1962, à deux heures du matin, naissait Al Chaâb, le premier grand quotidien national d'information, sous l'égide du FLN, à la veille des élections à l'Assemblée nationale constituante.
Sa naissance avait été annoncée par voie d'affichettes sans précision, fin août-début septembre. Le 13 septembre 1962, tombait des rotatives un seul et unique n°0. La mission de créer un grand quotidien avait été confiée par Mohamed Khider, membre du bureau politique du FLN, chargé de l'information et des finances, à Salah Louanchi, aidé de Serge Michel, dit «3e collège». Serge Michel va commencer par récupérer les locaux de L'Echo d'Alger, le quotidien des ultras, interdit depuis avril 1961 par De Gaulle, après le putsch des généraux. L'imprimerie était dans un état lamentable, des machines avaient été démontées, les magasins de linotypes dispersés.
La rotative avait été dynamitée, fort heureusement sans trop de dégâts. Le premier noyau de la rédaction était composé de Salah Louanchi, Serge Michel, Nourdine Tidafi, Youcef Ferhi, Lounes Laribi, Rabah Ameur, Mohamed Mansouri, Rabah Mahiout, MohamedArabdiou, Ahmed Hasnaoui, Mohamed Hached, et d'un groupe de transfuges du commissariat politique de l'ALN : Hadj Ayad, Djamel Amrani, Mohamed Lounis, Khaled Safer, ainsi que trois amis étrangers acquis à la cause algérienne : Noel Favrelière, Suzanne Lilinska et Lounis Weimigel, Après le numéro 0, se joindront à l'équipe, Rabah Saâd Allah, Abbas, Ali Hefied, Rachid Skenazène, les deux frères Allouache, les deux cousins Abdessemed, Amar, Bouattoura Mohamed, Sebagh et Mohamed Maouche.
L'équipe technique - imprimerie et rotative - sans laquelle le journal n'aurait jamais pu paraître, se composait de Abderrahmane Bellal, Mohamed Nasseri, Rachid Djermane, Abdelkader Benhimous, Réné, un ancien de l'Echo d'Alger, Saïd Aït Nouri, Mustapha Douieb, Bedroun, Boudjemaâ, Tahar, Maloufi. Cette équipe a fait avec les moyens du bord des prouesses. quand on y pense aujourd'hui, on se dit il faut croire aux miracles ! A la fin de l'année 1962, il ne restera pas grand monde du premier noyau. De nouveaux venus début 1963 vont venir étoffer l'imprimerie et surtout la rédaction. Il est vrai que le travail n'était pas de tout repos ; 9h/2h du matin, ce n'était pas marrant !
L'administration du journal sera d'abord confiée à Mohamed Hocine, puis à Kamel Daoudi. La diffusion démarrera avec seulement trois breack Ford Taunus, acquis par son responsable, Hadj Preure. Après la parution d'El Chaâb en arabe le 11 décembre 1962, l'édition française changera de titre le 31 mars 1963 et deviendra Le Peuple, qui changera aussi de titre pour prendre celui d'El Moudjahid par la volonté de Ben Bella, annoncée le 17 juin pour le 21 juin 1965, puis pour le 5 juillet et qui aura lieu finalement le 22 juin 1965. Naviguer entre le légalisme conservateur de Khider et le populo-zaïmisme de Ben Bella, il fallait à Salah Louanchi une sacrée dose de patience. Mais arriva ce qui devait inévitablement arriver, Salah, fatigué, «jette l'éponge».
Le 28 mai 1963, à 17h30, en présence de tous les collaborateurs et de son futur successeur, Abdelaziz Zerdani, officier de la Wilaya I et jeune député de Batna, Salah dignement déclarait : «Je tenais à préciser à tous ceux qui ont été mes collaborateurs que c'est volontairement que je pars du journal, et ce, pour des raisons que je ne peux divulguer. C'est moi qui ai demandé à être remplacé. Je souhaite que sous la direction de mon successeur vous arriverez à faire du journal Le Peuple un journal digne à la fois de l'Algérie et de la Révolution.» Un journal qui serait un peu le livre du pauvre. Les premiers mois ont été extraordinaires, nous écrivions en notre âme et conscience sans aucune censure ; celle-ci, après le départ de Khider du BP le 17 avril 1963, va commencer à se faire sentir avec l'instauration de la pensée unique chère à Ben Bella ! Du premier noyau de la rédaction, il ne resterait en vie que deux quidams, Rabah
Mahiout et votre obligé ! Comme disait Serge Michel, qui avait quitté El Chaâb fin décembre 1962 : «La suite fait partie de l'Histoire». Il y a cinquante ans !
*Youcef Ferhi a participé à la création d'El Chaâb en 1962, d'Alger ce soir en 1964, et a fondé Algérie Actualité en 1965.


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