Photo : S. Zoheir
Par Hasna Yacoub
Le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, est mort hier à Alger à l'âge de 96 ans. Le président Ben Bella s'est éteint à son domicile familial à Alger. Il y a plus d'un mois, la rumeur de sa disparition avait circulé après son admission, à deux reprises, à l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja, suite à un malaise. Ben Bella, qui aura eu le temps de voir les 50 ans de la République algérienne, ne sera malheureusement pas parmi les siens le jour de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. L'homme, une figure historique qui s'est illustrée dans la guerre d'indépendance de l'Algérie. Au cours de sa longue existence, Ben Bella a fait trois séjours en prison. Chaque séjour marque une période distincte de son combat.
Né le 25 décembre 1916 à Maghnia, il est un des neuf «chefs historiques» du Crua, le futur FLN. En 1945, marqué par les massacres du 8 Mai, Ben Bella adhère au PPA'Mtld. Il est arrêté une première fois en mai 1950 par l'armée française. Jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison, il s'évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès de Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN). Il est arrêté une deuxième fois lorsque est détourné l'avion qui le conduisait du Maroc à Tunis en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf. Emprisonné, Ben Bella a été nommé vice-président du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Libéré en 1962, Ben Bella participera au Congrès de Tripoli où un différend l'oppose au Gpra. Après les accords d'Evian, il critique en effet la légitimité du gouvernement provisoire et sera amené à écarter certains rivaux avant d'être désigné le 27 septembre 1962 comme le président du Conseil constitutionnel avant de se faire élire en septembre 1963, président de l'Algérie indépendante. Durant trois ans, Ben Bella tentera de calquer sa politique sur le modèle égyptien étant un partisan du panarabisme et admirateur du colonel Nasser. Mais il se heurtera à son dauphin et ministre de la Défense, Houari Boumediène qui décide de renverser le régime en 1965. Boumediène prend les commandes de l'Algérie et emprisonne Ben Bella. Ce sera son troisième et dernier séjour en prison. Mais ce séjour sera long et durera jusqu'en 1979. Exilé en Suisse à partir de l'année 1981, il revient en Algérie le 27 septembre 1990. En 2009, Ben Bella assiste à la prestation de serment du président Abdelaziz Bouteflika et affichera son soutien au chef de l'Etat qu'il appelait «petit frère». Ahmed Ben Bella, une icône qui a su graver son nom dans l'Histoire de l'Algérie.
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Posté Le : 11/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Y
Source : www.latribune-online.com