Algérie

Le Premier ministre annonce sa démission



L'Irak a connu, jeudi, sa journée la plus sanglante depuis le début de la contestation. 46 manifestants ont été tués par les forces de l'ordre, alors qu'on évoque plus de 1000 blessés.Le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a annoncé hier qu'il allait présenter sa démission au Parlement, quelques heures après que la plus haute autorité chiite du pays eut appelé ce dernier à lui retirer sa confiance. Le très influent grand ayatollah Ali Sistani a appelé hier dans son sermon de vendredi le Parlement irakien à retirer sa confiance au gouvernement, au lendemain d'une des journées les plus sanglantes, plus de 46 manifestants ont été tués jeudi, la plupart par balles réelles. "Le Parlement dont a émergé le gouvernement actuel est appelé à revoir le choix qu'il a fait à ce sujet et à agir dans l'intérêt de l'Irak, pour préserver le sang de ses enfants et éviter que (le pays) ne glisse dans la violence, le chaos et la destruction", a affirmé le sermon de cette figure tutélaire de la politique irakienne. Quelques heures plus tard, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a annoncé son intention de démissionner. Les Irakiens, dans la capitale Bagdad et dans plusieurs régions du pays, sont aussitôt sortis en masse pour exprimer leur joie et crier "victoire". Cette annonce est intervenue après un week-end sanglant, où plus de 46 manifestants ont été tués par les forces de l'ordre, alors qu'on évoque plus de 1000 blessés. Il s'agit de la journée la plus meurtrière depuis le début de la contestation populaire réclamant la chute d'un régime jugé corrompu et incompétent. D'après des témoignages recueillis par des ONG de défense des droits de l'homme activant en Irak, les forces de l'ordre ont fait usage de balles réelles et de bombes lacrymogènes interdites contre les manifestants. Dès l'aube, jeudi, la violence s'est déchaînée à Nassiriya où officiellement 25 manifestants ont été tués en quelques heures sous les tirs nourris des forces de l'ordre dirigées par un commandant militaire dépêché par Bagdad avant d'être rappelé dans le chaos. Evoquant des "scènes de guerre" dans cette province, Amnesty International a appelé la communauté internationale à intervenir, car "le bain de sang doit cesser". Plus au nord, dans la ville sainte chiite de Najaf, des milliers de manifestants ont investi, dès mercredi soir, le consulat iranien, aux cris de "Iran dehors !" et "Victoire à l'Irak !". Les protestataires ont appelé à la fin de l'ingérence iranienne. Au moins 16 manifestants ont été fauchés là aussi par des balles. La violence est montée également d'un cran à Bagdad, la capitale. Selon des médias locaux, au moins 5 manifestants ont été tués, jeudi, lorsque les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles sur la foule pour tenter de la disperser. Les mêmes scènes de chaos ont été rapportées à Kerbala, l'autre ville sainte chiite, où des policiers ont fait usage de bombes lacrymogènes meurtrières et interdites contre les protestataires. Le bilan de la répression, depuis le début de la contestation, le 1er octobre, dépasse aujourd'hui les 408 morts, selon des sources hospitalières, citées par des médias locaux. D'autres sources évoquent par ailleurs quelque 16 000 blessés.

Karim Benamar


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