Algérie

Le «précieux» soutien US au régime algérien



Le «précieux» soutien US au régime algérien
Jamais sans doute les Etats-Unis n'ont été aussi proches du régime d'Alger que depuis l'éclatement du conflit libyen et l'intervention atlantiste aux mille et une complications pour la région. Un soutien franc, sans équivoque, tombant à  point nommé pour un régime aux abois, isolé sur la scène internationale et essuyant les contrecoups de son appui (avéré ou présumé) au régime d'El Gueddafi. Interviews, communiqués, rencontres formelles et informelles avec la presse, les «communicants» US débordent d'activité, ne lésinent pas sur les marques ostentatoires de soutien. Les autorités américaines y mettent du zèle, déploient des trésors de bienveillance. Une bien étrange bienveillance à  l'endroit des tenants du régime algérien, élevés aujourd'hui au rang de «partenaires stratégiques» dans la région. «C'est de la realpolitik, expliquait hier une source US. Nous sommes parfois amenés à  travailler avec des dictateurs comme Al Assad, mais vu notre expérience dans la région, il est hors de question de soutenir des régimes dictatoriaux. Nous privilégions en premier lieu la stabilité. Et une véritable stabilité ne peut provenir que d'un changement pacifique et démocratique à  l'intérieur du régime.» Sur les capacités du régime algérien à  se réformer, notre source dit «croire en un changement sain et juste», reprenant à  son compte, avec toutefois des réserves, la thèse officielle du gouvernement : «Nous pensons que les réformes proposées sont utiles, qu'elles vont dans le sens d'une démocratisation du régime. Les Algériens font-ils confiance à  leur gouvernement et en ce qu'il propose ' C'est une autre question. Maintenant, nous ne sommes pas certains si les aspirations des Algériens sont d'ordre strictement économiques et sociales ou si elles renferment des revendications politiques.» Tout en épiloguant sur la «peur» des Algériens de revivre les affres de la décennie 1990, «l'officiel» américain fait le parallèle avec la révolte du 5 Octobre 1988. Une révolte dont les motivations diffèrent, selon lui, suivant les collèges d'analystes. «Certains (analystes) disent que les Algériens s'étaient soulevés pour des raisons économiques, d'autres prétendent que c'est amplement politique. Nous, nous pensons que les revendications à  caractère économique charrient forcément dans leur sillage des revendications politiques.» Quid du retour sur la scène politique des islamistes issus notamment de la mouvance de l'ex-FIS ' L'officiel américain affirme ne pas y voir d'objection, même s'il dit cultiver une méfiance et des appréhensions vis-à-vis de ces mouvements, notamment les plus radicaux d'entre eux. «Mais si tel est le choix des Algériens, nous n'y voyons pas d'objection. Si les islamistes acceptent de se dissoudre dans le jeu démocratique et d'abandonner l'usage de la violence comme moyen pour parvenir au pouvoir, ils ont tout à  fait le droit d'activer sur la scène politique», dit-il. Lundi, Anouar Heddam, ancien dirigeant du FIS exilé aux USA, a affiché son intention de rentrer au bercail. «C'est une affaire qui concerne les autorités algériennes, souligne-t-on. Comme tout citoyen, la loi lui confère le droit de retourner chez lui. Maintenant, la question est de savoir comment il sera accueilli, sachant qu'il est perçu comme faisant partie du problème. Fait-il le poids devant Ali Benhadj (le n°2 du FIS) ' Est-il populaire '!»Â Avalanche de questions. Les islamistes ' Pas d'objection Même approche américaine en Libye, où le risque d'une prise du pouvoir par les islamistes (djihadistes ') n'est pas écarté. «Les Algériens ont raison. C'est un fait grave, mais c'est aussi le cas en Tunisie et en Egypte», commente la source. Tout en reconnaissant le bien-fondé des réserves algériennes sur la question, le responsable américain se dit «embarrassé» par la question mais veut dissiper les craintes : «Nous avons insisté auprès du Conseil de transition libyen avec qui nous travaillons sur l'importance d'édifier un système politique démocratique. Et si ce mouvement islamiste libyen existe et qu'il veuille entrer dans le jeu politique, nous n'y voyons pas d'objection.» Les «rapports» qui parviennent de Benghazi, Tripoli, les «contacts» avec certains des islamistes djihadistes libyens (Ali Sallabi, Belhadj) réfutent, d'après lui, la thèse selon laquelle «le CNT est sous le contrôle des islamistes». Les réserves exprimées par l'Algérie, bien qu'elles soient «légitimes», n'expliquent pas, selon lui, la valse-hésitation du gouvernement à  reconnaître le CNT et à  élever le niveau des relations bilatérales : «Les contacts entre le gouvernement algérien et le CNT sont aux minima. Nous n'en comprenons pas les raisons. Car bien qu'il y ait déjà eu une rencontre (au Caire) entre Mourad Medelci (ministre algérien des AE) et Mohamed Jibril (président de la délégation exécutive du CNT), nous pensons que les relations entre les deux demeurent très limitées. C'est étrange et illogique.» Autre sujet abordé : les câbles de WikiLeaks sur l'Algérie, dont la presse algérienne a fait l'écho. Les éléments d'appréciation portés par d'anciens diplomates américains en poste en Algérie à  l'endroit de certains hauts dirigeants civils et militaires n'ont appelé aucune réaction officielle ni officieuse. «Nous n'avons, dit-il, reçu aucune réaction du gouvernement algérien.»
 


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