Algérie

Le pragmatisme algéro-turc



Le secteur des mines en Algérie intéresse au plus haut point la Turquie. Visiblement, les derniers développements qu'a connus le mégaprojet de Ghar Djebilet, notamment le lancement effectif des premiers travaux d'extraction et d'exploitation des mines de fer et de phosphates semblent avoir mis l'eau à la bouche des investisseurs turcs. En tout cas, c'est ce qui ressort de l'entrevue, ce mercredi, du ministre turc de l'Energie avec son homologue algérien, Mohamed Arkab au sujet des perspectives de coopération et les opportunités d'investissement dans le secteur du minier en Algérie.Le ministre turc a exposé, dans ce contexte, les potentiels existants, en vue d'éventuels investissements et interventions dans les domaines de la recherche géologique, l'exploration, l'exploitation et la production dans le secteur des mines en Algérie. L'intérêt est d'autant plus important et sérieux, que la rencontre entre les deux ministres a été consacrée à l'Agence algérienne du service géologique de l'Algérie (Asga) et son homologue l'Agence turque pour le développement des mines. La rencontre qui a passé en revue le potentiel minier de l'Algérie, a permis d'envisager les possibilités de mise en place d'une société mixte algéro-turque spécialisée dans le développement minier. Un pas de franchi dans cette intéressante opportunité de lancer un large partenariat dans ce domaine, d'autant plus que des sociétés truques, déjà détentrices de plans de charges en Algérie, ont déjà formulé le souhait de prendre des parts dans le méga-projet de Ghar Djebilet. Le partenariat énergétique entre l'Algérie et la Turquie a vu le lancement de plusieurs affaires entre la Compagnie pétrolière nationale Sonatrach et son homologue turque Botas autour de projets dans le domaine de la commercialisation du gaz, de la pétrochimie, de la prospection offshore et de la formation. Tel est le cas de ce projet de réalisation d'un complexe pétrochimique de production de propylène et de polypropylène (PDH-PP) dans la ville turque de Ceyhan.
L'attrait du secteur minier et énergétique en Algérie a été revitalisé par la nouvelle loi sur les hydrocarbures, qui a boosté les investissements étrangers. Dans ce contexte, il est intéressant de rappeler que la Turquie est en passe de devenir l'un des pays majeurs, en matière d'investissements étrangers directs (IDE) en Algérie. La visite d'Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune en Turquie semble avoir redonné un nouveau souffle aux relations bilatérales entre les deux pays. La réception en audience du ministre turque de l'Energie et des Ressources naturelles, Fatih Donmez par le président de la République a remis au goût du jour cette volonté des deux présidents de revoir à la hausse le volume des échanges bilatéraux. Bien qu'une tendance haussière des échanges et des partenariats développés autour d'axes, aussi stratégiques qu'attractifs, soit ostensible ces dernières années.
Les propos du ministre turc illustrent cette tendance et dévoilent l'objectif à cristalliser autour d'un volume devant «atteindre les 10 milliards de dollars». Une ambition «qui requiert davantage d'efforts du secteur privé dans les deux pays». Le ministre turc de l'Energie qui a remis une lettre du président Recep Tayyip Erdogan à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, a fait également référence au volume actuel des échanges qui avoisine les 5 Mds de dollars, qui a généré plus de 30 000 postes d'emploi dans le pays. «Notre rencontre avec le président Tebboune nous a offert l'opportunité de lui présenter un aperçu exhaustif de notre partenariat et de notre coopération en matière énergétique, dans le cadre du suivi de la Commission mixte algéro-turque», a confié Donmez, qui a fait état, par ailleurs, d'encouragements du président Tebboune quant «à oeuvrer dans le sens de l'approfondissement de nos relations bilatérales et de la consolidation des opportunités de l'action commune».


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