Algérie

Le Pr Ziri recommande la multiplication d'enquêtes sur plusieurs régions



Le Pr Ziri recommande la multiplication d'enquêtes sur plusieurs régions
Le directeur général du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, le Pr Abes Ziri, a recommandé, avant-hier jeudi, la multiplication d'enquêtes de prévalence de la toxicomanie chez la communauté estudiantine afin, a-t-il indiqué, de proposer des méthodes de prévention contre ce phénomène qui constitue «une préoccupation majeure des pouvoirs publics, des éducateurs, des professionnels de santé mentale, des parents et, du mouvement associatif».S'appuyant sur une étude descriptive réalisée, en 2015, auprès des étudiants inscrits à l'université de Tizi Ouzou, sur un échantillon de 1 172 universitaires, soit, un taux de 02,1 %, ce psychiatre a relevé que la consommation des substances psycho-actives est une réalité. «Le taux de prévalence de la consommation des drogues chez les étudiants de Tizi Ouzou est nettement supérieur au taux affiché au niveau mondial, 03 à 05 %, et dans l'enquête nationale en 2010, 15% », a-t-il dit. S'exprimant lors de la Journée nationale de psychiatrie organisée, à Oued Aïssi, conjointement par le CHU Nédir- Mohamed et l'EHS Fernane- Hanafi de Oued Aïssi, sur le thème «Les conduites addictives, psychopathologies et perspectives de prise en charge», ce spécialiste a fait observer que «le taux de prévalence de la consommation de drogues, une ou plusieurs substances psycho- actives, chez les étudiants enquêtés, est de 09 %. «La consommation spécifique par sexe est de 73.3% pour le sexe masculin contre 7% chez les étudiantes», a noté le Pr Ziri. L'enquête menée par des médecins résidents, en épidémiologie et en psychiatrie du CHU de Tizi Ouzou, assistés de leurs chefs de service respectifs, a révélé que plus de la moitié des étudiants âgés entre 19 et 21 consomment de la drogue, contre 27,7% chez les universitaires dont l'âge varie entre 22 et 24 ans. «La motivation personnelle pour la consommation de la drogue représente le plus grand pourcentage (49%) par rapport à l'influence du groupe et des amis avec respectivement 15 et 09%», a-t-il relevé. Les drogues les plus consommées par les étudiants enquêtés, sont, selon l'intervenant, le cannabis (44% des répondants) et les psychotropes, Ecstasy (37% des répondants), le Valium (Roche) et Lartane. «38,5 % des étudiants interrogés consomment de manière régulière le cannabis alors 07,4% des étudiants ont pris cette drogue au moins une fois dans leur vie. 94.5% desdits consommateurs ont déclaré avoir consommé du cannabis durant les 12 derniers mois précédant l'enquête», a-t-il poursuivi. «Certains étudiants ont déclaré que le coût élevé de la cocaïne et sa disponibilité sur le marché local constituent un obstacle à sa consommation. Néanmoins, 44,4% en ont consommé durant les 12 derniers mois, et 39% de 1 à 5 jours au cours des 30 derniers jours», selon cette enquête qui a, également, fait ressortir une consommation de tranquillisants, Valium, Tranxène et Rivotril, notamment avec un taux de 03,9% dont 16,6% consommés au moins durant 1 à 5 jours dans le mois précédant cette étude. Cette enquête, a-t-il conclu, a permis de mesurer la prévalence de l'usage des substances psycho-actives chez les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, de déterminer les motivations et les attitudes de la population estudiantine et, enfin, évaluer, indirectement, les connaissances de ces jeunes sur les substances psycho actives. « Les produits pharmaceutiques sont disponibles de manière permanente au niveau de l'EHS Fernane-Hanafi de Oued Aïssi» Le directeur de l'Etablissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) Fernane- Hanafi, de Oued Aïssi (Tizi Ouzou), a, pour sa part, plaidé pour le renforcement, en personnel spécialisé, du service des urgences, par, a-t-il dit, la nomination d'un médecin-chef d'unité, l'affectation de médecins permanents aux urgences et des lits d'hospitalisation. Lounès Bounous a également mis en avant la nécessité d'affecter à l'EHS Fernane-Hanafi, 5 médecins spécialistes en psychiatrie et deux pédopsychiatres et, temporairement, les médecins spécialistes par alternance, des EPSP de la wilaya, à même, a-t-il indiqué, de faciliter l'accès aux soins, consultation spécialisée et hospitalisation, en psychiatrie. «A la surcharge des unités d'hospitalisation, s'ajoutent une forte demande d'hospitalisation, un fort taux de rechute (rejet familial= et des problèmes sociaux», a-t-il argumenté. Tout en relevant un manque, flagrant, en personnel infirmiers spécialisé en psychiatrie, le premier responsable de cet établissement hospitalier spécialisé, à vocation régionale, a, en outre, insisté sur la relance de l'activité des centres intermédiaires de santé mentale à travers la wilaya et d'en assurer, à titre externe, un bon suivi des malades. Enfin, M. Bounous qui a assuré de la disponibilité, de manière permanente, des produits pharmaceutiques au niveau de la pharmacie de l'hôpital, a déploré ce qu'il a qualifié de «placements abusifs» au niveau de l'unité de placement administratif dudit établissement hospitalier, d'une capacité de 20 lits hommes et 10 lits femmes. «Malheureusement, des malades, devant être admis en cure libre, occupent des places en unité fermée privant ainsi la gestion des vraies indications de placement administratif», a-t-il dit. «Selon nos statistiques, les placements provenant de la wilaya de Béjaïa dépassent les 55% d'occupation des lits et sont abusifs dans la majorité des cas», a signalé M. Bounous.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)