LE Pr KHIATI, PRESIDENT DE LA FOREM : «La tension sur les médicaments s'est accentuée sous Ould Abbès»

La tension sur les médicaments n'a jamais été aussi grande. L'affirmation est du professeur Khiati qui s'étonne que la pénurie intervienne au moment où le secteur bénéficie d'un budget colossal.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Plus qu'une polémique, le manque de médicaments dans les hôpitaux est une réalité, estime le président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche. Le Pr Khiati considère que «ce ne sont pas les déclarations affirmant que le médicament est disponible qui vont faire changer les choses» et reconnaît qu'une certaine tension sur les médicaments a de tout temps existé mais qu'elle s'était accentuée depuis l'arrivée d'Ould Abbès. Les raisons ' «Le ministre de la Santé a voulu appliquer la même politique qu'il appliquait au ministère de la Solidarité, ce qui est impossible», dit-il. Résultat : des ruptures de stock et des conflits avec quasiment tous les partenaires sociaux alors même que le budget a été quadruplé pour le secteur. Pour une meilleure gestion du secteur, la Forem réclame depuis de longues années l'installation d'un conseil supérieur de la santé qui puisse se charger de coordonner la politique de santé. C'est cette absence de coordination, considère le Pr Khiati, qui est derrière beaucoup d'incohérences comme c'est le cas pour la prise en charge des insuffisants rénaux. Une politique de l'autruche a été adoptée et qui fait que les greffes ne se sont pas généralisées. Résultat : 18 000 personnes sont condamnées à la dialyse. Idem pour le traitement du cancer pour lequel le Pr Khiati plaide pour une vision plus globale. Abordant la question du mouvement associatif, le président de la Forem estime que les associations ont pris l'habitude d'être financées sans pour autant rendre des comptes. Moins de 5% de celles exerçant n'ont pas la possibilité de fournir un bilan de leurs activités. Celles de la Forem sont cependant nombreuses. En octobre par exemple, une caravane avec dix tonnes de denrées alimentaires et des équipes médicales prendra le chemin des camps sahraouis.