Algérie

LE Pr BOUZID DENONCE L'ABSENCE DE PRISE EN CHARGE DE MILLIERS DE MALADES ET LANCE UN SOS Les cancéreux algériens condamnés... à mort


Le chef du service oncologie du centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha n'a pas pris de gants pour dénoncer une situation préjudiciable aux malades atteints de cancer, dont une bonne partie meurt faute de pouvoir bénéficier des soins nécessaires, notamment la radiothérapie, dont la majorité des appareils en Algérie se trouvent dans un état 'sinistré', selon lui.
C'est une véritable malédiction que d'être atteint d'un cancer dans notre pays, où les victimes de ce mal vivent le calvaire au quotidien. Il fallait entendre, hier, le professeur Kamel Bouzid sur les ondes de Chaîne III, lors de l'émission 'L'invité de la rédaction', pour s'en convaincre. Tirant la sonnette d'alarme sur la dégradation des soins fournis aux cancéreux en Algérie, le chef de service oncologie du centre Pierre et Marie Curie de l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger a dressé un tableau noir de la situation.
Faisant un effarant constat, il a imputé la responsabilité de ce qui arrive aux malades atteints de cancer conjointement au ministère de la Santé et à celui du Travail et des Affaires sociales. Sans complaisance aucune, il insistera sur l'absolue nécessité de rétablir à titre 'transitoire' les prises en charge à l'étranger pour les cancéreux devant bénéficier des soins de radiothérapie, en raison de la situation 'lamentable' dans laquelle se trouvent ces appareils, qui ne sont plus en mesure de répondre à la demande actuelle. À cet effet, il appellera les deux ministères à assumer leurs responsabilités respectives pour sauver le plus grand nombre de malades, car la situation actuelle est devenue intenable.
Pour bien argumenter sa plaidoirie, il citera l'exemple de ses collègues médecins en pleurs quand ils apprennent le décès d'un de leurs patients lorsqu'ils appellent leurs familles respectives pour confirmer le rendez-vous pour subir une radiothérapie. Il n'hésitera pas à utiliser le qualificatif 'fumisterie', pour parler de cette dérobade envers les patients, auxquels on devrait dire la vérité, celle de ne pas pouvoir les soigner. Le retard dans la programmation des patients finit par leur coûter la vie. Sur ce point précis, le Pr Kamel Bouzid ressassera que c'est 'inacceptable' médicalement de fixer un rendez-vous pour les mois de mai ou juin 2012 à un malade qui se présente au mois de septembre ou octobre 2011. 'C'est la mort lente du patient', insistera-t-il, en joignant son appel à celui des associations des malades cancéreux pour le rétablissement de la prise en charge à l'étranger pour des radiothérapies, du moment que l'Algérie ne peut y faire face.
état des lieux
Dans ce cadre, il rappellera qu'à l'exception des centres de Blida et de Ouargla qui fonctionnent correctement, même s'ils sont débordés par le nombre de malades à soigner, tous les autres centres sont, soit à l'arrêt, soit ils fonctionnent à un très faible pourcentage, comme c'est le cas de Pierre et Marie Curie. Au sujet de ce dernier, il confirmera qu'il n'est pas à l'arrêt totalement, mais notera que sa capacité à traiter les malades est loin de répondre aux besoins.
Confirmant que chaque année 44 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés en Algérie, le Pr Kamel Bouzid lancera un cri d'alarme pour que des mesures soient prises rapidement afin d'éviter la mort lente à 20 000 des 28 000 cancéreux nécessitant des soins rapides, dont ils ne sont pas dispensés.
En attendant la mise en service des nouveaux équipements acquis récemment par les pouvoirs publics, mais non encore opérationnels, le Pr Bouzid émettra le souhait que des solutions adéquates soient trouvées afin d'alléger la souffrance des malades.
Mieux vaut tôt que tard
Quant à la prévention de cette maladie ravageuse, il rappellera, chiffres à l'appui, que non seulement c'est le meilleur moyen de sauver des vies, mais également de faire des économies considérables pour le Trésor public. Il indiquera ainsi qu'un cancer du sein découvert précocement grâce au dépistage ne coûte que 300 000 DA avec un taux de guérison allant de 95 à 100%, alors que celui découvert au stade quatre, c'est-à-dire métastasé, revient à 5 millions de DA, outre le fait que trois femmes sur quatre concernées meurent rapidement et qu'une seule peut avoir une espérance de vie de cinq années au maximum. À partir de là, il renouvellera son appel pour renforcer les moyens permettant un dépistage précoce des formes de cancer, dans l'intérêt des malades et de celui de l'Etat, qui n'aura pas à dépenser beaucoup d'argent. Il est à espérer que cet appel sera entendu par les responsables concernés pour surtout sauver des vies humaines, car le cancer n'est pas une fatalité, s'il est pris en charge au moment opportun.
Enfin, le chef de service oncologie du CHU Mustapha, dont l'expérience en la matière dépasse les vingt ans, mettra en garde contre la nouvelle forme de cancer du 'cavum', une partie de l'arrière-gorge, très répandue en Chine, et qui commence à toucher beaucoup de personnes en Afrique du Nord, dont l'Algérie et la Tunisie, en raison de la consommation des viandes salées et séchées, 'qadid', et aussi de la 'Harissa' traditionnelle.
Merzak Tigrine
hoc 18-10-2011 23:27
doc 12-10-2011 22:21
IQRAA 12-10-2011 07:34
un homme en colere 12-10-2011 04:53
Progres 12-10-2011 04:24
A.T. Amerique du N 11-10-2011 22:40
liane sorya 11-10-2011 20:59
Omar 11-10-2011 17:49
diaa 11-10-2011 16:06
boujitakoulrouji 11-10-2011 12:44
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