Algérie

Le Pr Bengounia critique sévèrement le secteur de la santé



Le Pr Bengounia critique sévèrement le secteur de la santé
"En dépit de l'extraordinaire effort consacré par notre pays à la santé publique, la situation épidémiologique nationale a rarement été aussi inquiétante qu'elle l'est aujourd'hui, tant pour les maladies transmissibles que non transmissibles." Ce constat a été fait en 2004 par le professeur Abdelouahab Bengounia, chef du service épidémiologie et médecine préventive au CHU Mustapha-Pacha. Qu'en est-il aujourd'hui ' Le spécialiste, qui a animé hier au forum du quotidien El Moudjahid une conférence de presse sous le thème "Développement local au service de la santé publique", n'a pas changé d'analyse, si ce n'est pour enfoncer davantage le secteur en relevant "une grave régression de la politique préventive, un relâchement des activités de prévention et des pénuries fréquentes de vaccins", pour ne citer que ces facteurs. Le volet prévention, relevant de sa spécialité, a été mis à nu à travers la situation lamentable des services de santé où des maladies transmissibles, à l'exemple du paludisme, qui sont non seulement présentes, mais aussi manifestement mal prises en charge. "Depuis la réforme de 1994, la goutte épaisse est méconnue des jeunes médecins", dira-t-il, allusion faite à cette pratique de dépistage de cette maladie, et dont les conséquences, affirme-t-il, ont fait des ravages parmi les populations de Ghardaïa. Selon le spécialiste, "les efforts entrepris au lendemain de l'Indépendance pour éradiquer la maladie ont connu des phases d'arrêt expliquées à l'époque par un manque de moyens. Mais depuis que la situation financière du pays s'est nettement améliorée, les choses ont paradoxalement connu un relâchement inexplicable". Et d'affirmer au passage que "Ghardaïa a connu plusieurs cas de paludisme l'année dernière, qui ne sont pas liés seulement, comme on a voulu le faire croire, à l'importation du parasite, vecteur de la maladie, par des supporters de l'EN revenus du Burkina Faso, mais également à l'existence d'un foyer autochtone dans la région. Pire, l'instabilité régnant dans la région risque même d'aggraver la situation par manque de prise en charge". Et c'est justement dans ce sens que le spécialiste rappelle l'incontournable contribution des collectivités locales devant permettre des résultats efficients dans la lutte contre les maladies transmissibles. Pour ce faire, un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte et être lancés via une forte campagne de sensibilisation à l'adresse des populations, à savoir une alimentation saine, un habitat propre, de l'eau potable, la scolarisation qui a aussi un rôle à jouer, des routes praticables, le raccordement aux réseaux d'électricité et de gaz, la protection de l'environnement (hygiène générale, assainissement, pollution atmosphérique, espaces verts, contrôle de salubrité publique). Sur un autre plan, le spécialiste insiste sur le respect des normes sanitaires réglementaires, l'obligation du certificat de conformité aux règles d'hygiène, la mise du bureau d'hygiène (BCH) sous l'autorité du secteur de la santé, légiférer dans l'intérêt de la santé publique, notamment à l'endroit de ces promeneurs de chiens agressifs sans muselière (alors que la rage est toujours présente en Algérie), favoriser l'installation locale des personnels de santé qualifiés par des mesures incitatives tel un cadre de vie agréable, participer à l'éducation sanitaire de la population par l'information, l'éducation et la communication, associer la société civile et les professionnels de santé aux projets locaux de santé, assurer une veille sanitaire au niveau local. Ces recommandations, inspirées dans leur majeure partie par les normes recommandées par l'OMS, en plus de permettre de donner des informations en temps réel sur une commune donnée et delà localiser les problèmes, ont, par ce fait, l'avantage de régler des problèmes cernés géographiquement sans prendre une envergure nationale difficile à maîtriser.A FNomAdresse email




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