Algérie

«Le pouvoir se fait hara-kiri»



La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) ne ménage ni le pouvoir en place ni le gouvernement. Elle considère qu'ils « se font hara-kiri » à travers des politiques qu'elle qualifie d'antisociales. Pour Louisa Hanoune, la sécurité nationale ne peut se résumer à des militaires déployés aux frontières, mais devrait s'étendre à une vision globale garantissant des droits élémentaires.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le Parti des travailleurs (PT) est loin d'être satisfait de l'action gouvernementale, encore moins des orientations du pouvoir en place. Sa secrétaire générale considère leurs politiques « antinationalistes » et « antisociales », sont suicidaires avec une « orientation droitière », en totale rupture avec la nature de l'Etat algérien.
Louisa Hanoune estime que le pouvoir en place échoue à faire évoluer l'ensemble des secteurs en raison, dit-elle, de « son illégitimité » puisque, explique-t-elle, il s'agit du même régime, des mêmes institutions et des mêmes politiques rejetés par la majorité. Elle ajoute que la sécurité nationale ne peut se résumer à déployer des militaires aux frontières.
Cette sécurité, assure Hanoune, ne peut être assurée que grâce à une vision globale qui assure un respect des droits élémentaires. Elle s'exprimait hier, à l'issue d'une réunion du bureau politique du parti.
La première responsable du PT a qualifié les choix économiques du gouvernement de « suicidaires », estimant que la crise économique prenait de l'ampleur et qu'une grande partie de l'industrie était dévastée. Une situation aggravée par le confinement « pseudo-sanitaire », qui a eu des conséquences désastreuses sur les classes moyennes, mais également a servi à confisquer la parole et le droit aux manifestations.
Hanoune a tenu à rappeler que depuis le début de ce confinement, le PT tire la sonnette d'alarme sur les conséquences de ce dernier sur l'économie. « Le temps nous a malheureusement donné raison », dit-elle, affirmant que « nous sommes devant un effondrement total, économique et social », avec comme conséquence, un effondrement du pouvoir d'achat et une « majorité poussée vers la misère », dans une « descente aux enfers » rarement égalée.
Hanoune appelle les responsables algériens à tirer des leçons de ce qui se passe actuellement en Tunisie, rappelant que si le 22 février 2019, les Algériens étaient dans la rue avec des revendications d'ordre politique, de larges pans de la société portaient également des revendications sociales.
Sur ce plan, dit-elle, les choses se sont aggravées depuis ce qu'elle qualifie de « complot », qui avait commencé en avril de la même année, avec des décisions économiques qui avaient pris une tout autre tournure. Elle en veut pour preuve le contenu des lois de finances de 2020 et de 2021, mais également le maintien de politiques qui ont « favorisé le bradage de l'économie et la corruption ».
L'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange Algérie-Union européenne (UE) en constitue également un exemple. Pourtant, rappelle Louisa Hanoune, des responsables algériens affirmaient en septembre dernier que ledit accord n'était pas équilibré. La preuve ' « Pour un dollar exporté, on importe 20 dollars », affirme-t-elle, ajoutant que le démantèlement tarifaire aura des conséquences désastreuses.
La solution ' Se retirer de cet accord, affirme-t-elle, rappelant que son parti militait pour cette option depuis le début, et déplorant que le pouvoir en place n'ait visiblement pas « les moyens de faire face à l'UE ». Elle l'avertit en affirmant qu'« en réalité, il précipite sa chute, puisque les conséquences seront mortelles. La majorité ne pourra, à ce moment-là, pas rester les bras croisés. Elle aura le devoir de défendre ses droits les plus élémentaires »..
N. I.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)