L'ancien chef du gouvernement, M. Ahmed Benbitour, a estimé, hier, que le régime politique doit opter soit pour le statu quo et laisser la situation dégénérer, ce qui peut conduire à une explosion inéluctable, soit s'engager dans une voie d'ouverture sans perdre plus de temps.« Le régime en place ne s'est pas contenté de mettre à l'écart les institutions défendant l'intérêt du citoyen lambda, mais il a affaibli le rôle de toutes les institutions censées le servir », a-t-il déploré. « Le changement ne pourrait jamais venir de l'intérieur du pouvoir, comme le supposent certains observateurs, à cause des clivages qui existent aux hautes sphères au sein dudit pouvoir, les parties qui tiennent les rênes ne se rencontrent pas et ne peuvent pas se rencontrer », soutient l'invité de notre forum, Foutour Essabah. Selon M. Benbitour, -le seul chef du gouvernement qui a daigné démissionner de son poste depuis l'indépendance du pays en 1962-, le rôle du pouvoir exécutif, soit le gouvernement, « a été réduit à néant dans la gestion du pays ». En ce qui concerne la Coalition présidentielle, « les trois partis dits de l'opposition ne saisissent pas l'opportunité pour accéder au pouvoir lors des grands rendez-vous électoraux, en se contentant de se retrancher derrière un seul candidat indépendant, ce qui est considéré comme une dérogation aux règles politiques », soutient-il. Selon le même interlocuteur, le rôle politique du parlement est loin d'être satisfaisant, « en trois mandats, aucun projet de loi n'a été proposé par cette instance législative ». « Le conseil constitutionnel n'a plus aucun rôle ; il a été obligé de valider plusieurs décisions politiques venant d'en haut », critique-t-il.
Répondant à une question relative aux alternatives pour en arriver à ce changement, l'ex chef du gouvernement a indiqué que l'état actuel des choses « nécessite une pression permanente de la société civile, se rallier à un consensus solide à travers la création des alliances stratégiques et l'existence d'un élément réunificateur ». Benbitour propose de se rallier autour des forces qui appellent pour le changement. « L'idée du RCD d'organiser une marche doit être considérée comme étant un pas vers le changement, il est préférable de répondre favorable à cette marche, malgré la divergence des opinions ».
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Posté Le : 19/01/2011
Posté par : archives
Ecrit par : El Khabar
Source : fr.elkhabar.com