Algérie

Le pouvoir est sur la voie d'une pérennité décennale



Le pouvoir est sur la voie d'une pérennité décennale
L'alternance. C'est un phénomène étranger à notre classe politique. Changement d'équipes, mais pas d'alternance. Même la mouvance islamiste est pour le changement d'équipes mais pas pour le projet qui doit rester le même pour tous, c'est-à-dire le projet islamiste. L'opposition sait bien qu'il n'y a jamais eu une majorité en provenance du champ politique, c'est-à-dire de partis politiques, sauf une fois, mais ce n'était pas pour instaurer la démocratie. Il ne sert plus à rien de poser trop de questions sur l'impossibilité ou l'opportunité à faire appliquer des lois quand la perception de celles-ci dépend de la distance par rapport au pouvoir ou à l'opposition. De même, il n'apparaît plus que puisse exister une crise qui pourrait remettre en cause la légitimité acquise par les élections quand l'opposition aligne une batterie argumentaire. La nature des réactions dépend de la distance au pouvoir de leurs auteurs. Plus on se rapproche du pouvoir et plus on dément, et plus on s'éloigne du pouvoir et plus on réclame la vérité. Maintenant qu'est avérée l'impuissance de l'opposition, il serait inévitable que le pouvoir cherche à réunir toutes les conditions pour la préparation d'un nouvel ordre national interne à instaurer pour s'assurer une pérennité au moins décennale d'où peut bien provenir la conviction que le pouvoir " peut " et que l'opposition ne " peut pas ". Quand on comprend ça, la messe est dite. Puisque dans tous les discours de la classe politique et même dans les échanges d'amabilité et d' " in amabilité "au sein de la société, il y a toujours la référence à Dieu et à la religion, autorisons-nous à dire que nous nous sommes fabriqués un système qui ne permet pas à l'opposition d'exiger du pouvoir qu'il applique le principe de l'euthanasie politique. " Haram ", dit-on dans la religion musulmane. Dans tous les pays inclus dans notre espace civilisationnel, tous les présidents sont désignés puis nommés à vie. Or, seul Dieu, dit-on, retire la vie. Qui connaît les limites biologiques naturelles de chaque président ou de chacun de nous à part Dieu' La présidence à vie, même les présidents de partis y sont accrochés. Les présidents des républiques pouvaient être renversés par des coups d'Etat, mais cela ne se fait plus. Pour les présidents de partis, le redressement est l'équivalent d'un coup d'Etat. D'ailleurs, le redressement en Algérie a remplacé le coup d'Etat de juin 1965. Trois concepts équivalents, à savoir coup d'Etat, redressement, sursaut historique. Il faut bien le dire suite à ceux qui l'ont déjà dit, les intellectuels ont beaucoup contribué à donner un contenu scientifique aux discours des pouvoirs successifs. Or, ce sont les intellectuels qui sont les éveilleurs de consciences. Pour l'action, il y a les jeunes. Pour en profiter, il y a les autres, ceux qui savent se mettre à l'abri, car ceux qui survivent en profitent. Alors, pourquoi attendre du pouvoir (du président) qu'il dise qu'il devrait remettre le pouvoir à ceux qui le réclament' Nous savons bien quel rapport au pouvoir (le kourci) nous entretenons. La stabilité dans le pays signifie la stabilité du pouvoir. La Constitution n'enferme pas le président dans " les obligations" mais, bien au contraire, lui ouvre le champ des possibilités. Nulle part il n'est écrit " le président doit " mais plutôt le " président peut ".




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