Algérie

"Le pouvoir est illégitime et les élections trafiquées"




Animant une conférence de presse, hier, à Tizi Ouzou, pour livrer son opinion sur les résultats des élections législatives du 4 mai dernier, l'ex-député du RCD, Nordine Aït Hamouda, qui vient de se faire réélire sur une liste indépendante, n'a pas manqué de s'en prendre, comme à l'accoutumée, d'une manière virulente au pouvoir en place et sa politique actuelle qui risque, dit-il, de déboucher sur un chaos."La génération au pouvoir depuis 1962 qui a été tellement marquée par le colonialisme qu'elle veut reproduire, d'une manière peut-être innocente, par culpabilisation, ce que le colonialisme lui a fait subir", a déclaré le fils du colonel Amirouche, non sans considérer que "le pouvoir est illégitime et toutes les élections qu'il organise sont trafiquées". Pour lui, depuis les élections législatives de 1997, la légitimité et la crédibilité de l'Assemblée nationale ont connu une physique dégressive au détriment de la stabilité des institutions de la République et, a-t-il analysé, "ce déclin, politiquement suicidaire, est délibérément orchestré aux fins de pérennité dans le pouvoir dont l'alternance est devenue une chose chimérique". Pour lui, il est clair que la forte abstention des Algériens aux élections n'est que le fruit amer de la mauvaise gouvernance. Sinon, s'est-il interrogé, "comment pourrait-on se targuer d'une bonne gouvernance si les résultats des législatives frôlent seulement les 37% de participation sur 23 millions d'inscrits dont plus de deux millions de bulletins blancs '"Commentant le maintien, à l'APN, de la majorité du parti Etat avec ses deux démembrements FLN-RND, à laquelle le régime veut greffer un segment de la mouvance islamiste, Nordine Aït Hamouda estime qu'"il s'agit là d'un deal politique stratégique entre les tenants du pouvoir incarnés par les partis majoritaires et le segment islamiste domestiqué et d'un rapprochement bâti sur les intérêts de la rente et de l'argent sale, la logique des quotas et le bourrage des urnes en prévision des futures batailles politiques et électorales à l'orée de 2019".Mais pis encore, a-t-il ajouté, ces alliances sonnent comme une compromission des acquis démocratiques de notre peuple à travers la trajectoire de ses luttes et combatsoù de colossaux sacrifices sont consentis.S'agissant de son élection à l'APN, l'ex-député du RCD s'est dit "satisfait" tant que ses voix n'ont pas été volées et qu'il s'attellera désormais à "réinventer une nouvelle manière de faire de la politique". "Je ne vais ni m'allier avec l'opposition ni intégrer le gouvernement. Je compte sur moi-même pour défendre la région", a-t-il déclaré, tout en révélant qu'en parallèle, une dynamique est en cours dans la perspective de créer un large rassemblement de femmes et d'hommes déçus et marginalisés autour du développement de la région dont il dit faire son credo.Samir LESLOUS


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