Algérie

Le pouvoir égyptien dans l'embarras L'opposition veut traduire le Président et son ministre de l'Intérieur en justice



Le pouvoir égyptien dans l'embarras L'opposition veut traduire le Président et son ministre de l'Intérieur en justice
Longtemps considérés comme victimes des régimes successifs qui ont gouverné l'Egypte, les Frères musulmans, au pouvoir en Egypte depuis l'été dernier, choquent l'opinion publique en recourant aux mêmes méthodes. Du coup la victime devient bourreau et l'opposition réclame justice pour les morts et réparation pour les droits de l'Homme bafoués.
Ceux qui manifestent depuis quelques jours contre le président Morsi, ont été confortés dans leur contestation. La vidéo diffusée à la télévision et sur internet montre des policiers anti-émeutes battre l'homme avec des matraques, le bousculer et lui retirer ses vêtements, avant de le traîner nu sur le sol, puis l'embarquer dans un fourgon blindé posté près du palais du chef de l'Etat, a mis le feu aux poudres. La large diffusion de ces images, était pour les Egyptiens, la preuve de trop sur le népotisme du nouveau régime. Les principales forces de l'opposition ont donc décidé de poursuivre en justice Mohamed Morsi et son ministre de l'Intérieur.
Ce dernier, contesté depuis quelques mois, est à court d'arguments pour expliquer la brutalité de sa police.
Le Premier ministre, Hicham Qandil, a été également pris à partie, dans la matinée d'hier, par des manifestants place Tahrir, dans le centre du Caire. Le bureau du chef du gouvernement a indiqué que M. Qandil avait «fait face à des jeunes et des agitateurs». Le Premier ministre lui-même a écrit sur Facebook qu'il avait «préféré éviter une confrontation entre ces personnes et le personnel de sécurité». Un incident qui témoigne du climat politique tendu en Egypte. Une tension qui pousse le premier magistrat égyptien à exprimer sa désapprobation de tels comportements. La présidence égyptienne s'est déclarée «attristée par les images choquantes de certains policiers traitant un manifestant d'une manière qui n'est pas conforme à la dignité humaine et les droits de l'Homme». Mais l'opposition, qui appelait à manifester une nouvelle fois, vendredi, contre une dérive autoritaire du pouvoir de M. Morsi, a exigé un minimum qui ne saurait être que la démission du ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, et évoqué des méthodes dignes du temps du président Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011. «Les images horribles et déshonorantes montrant des officiers de la sécurité centrale et des policiers traînant et battant sauvagement un homme complètement nu autour du palais présidentiel doivent conduire à une démission immédiate du ministre de l'Intérieur», a dit Khaled Daoud, porte-parole du Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition. Pour toute réponse, le ministère de l'Intérieur a présenté des excuses, évoquant un «acte isolé» et annoncé l'ouverture d'une enquête. Depuis le début de cette nouvelle vague de violences en Egypte le 24 janvier, à la veille du 2e anniversaire de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak, pas moins de 60 personnes ont trouvé la mort. La présidence égyptienne, a cependant, réaffirmé dans un communiqué son attachement «à protéger la liberté d'expression et de rassemblement» et sa volonté de mener à bien «l'évolution démocratique» du pays. Les responsables de l'opposition libérale et de gauche du FSN qui ont entamé dans l'après-midi une réunion pour examiner la situation, ont annoncé leur volonté de déposer plainte contre le Chef de l'Etat.
Mohamed El Baradei, a averti que «la violence et le chaos se poursuivront» si M. Morsi continuait à marginaliser l'opposition. Le FSN a donc demandé que le président islamiste Mohamed Morsi soit poursuivi en justice pour «les crimes» commis dans le pays lors des manifestations réprimées par la police. Dans un communiqué sanctionnant la réunion, le FSN réclame une enquête «indépendante pour les crimes» perpétrés par les forces de l'ordre «afin de poursuivre en justice tous ceux qui en sont responsables, à commencer par le président de la République et son ministre de l'Intérieur».
G. H. /Agences


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