Algérie

Le pouvoir dos au mur



Le pouvoir dos au mur
Souder les rangs et former les bataillons. Les forces du changement démocratique se mettent en ordre de bataille.Les principales figures de l'opposition au pouvoir se donnent rendez-vous, aujourd'hui au siège du RCD, pour élaborer leur stratégie en vue de «créer un rapport de force dans la société aidant au changement d'un régime finissant». Elles entament avec force le chantier du changement démocratique. Et pendant ce temps, le pouvoir renvoie l'image d'une déconnexion politique.Signe d'un atermoiement et du peu d'assurance sur la conduite à tenir, surtout après l'échec patent des «consultations sur la révision de la Constitution».Ainsi, le socle de l'opposition s'élargit, alors que la base politique du pouvoir de Bouteflika se rétrécit, posant plus que jamais la question de sa légitimité. C'est donc l'opposition qui inaugure avec force la rentrée avec la tenue de la seconde réunion après la rencontre de Zéralda, le 10 juin passé, qui vise également à confirmer la volonté et la disposition des acteurs politiques militant en faveur de l'instauration d'un nouvel ordre politique.Trois mois après la conférence de Zéralda, les partis et personnalités politiques de l'opposition activant sous la bannière de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) ont pu rapprocher leurs points de vue et réduire leurs divergences. Durant la période d'été, les partis d'opposition ont animé la scène politique en multipliant les initiatives. Les universités d'été ont servi de tribunes aux nombreuses personnalités politiques pour marteler l'urgence du changement.«L'avenir de la nation est en danger, le régime est à bout de souffle, il faut dépasser l'impasse actuelle et amorcer rapidement un changement démocratique dans l'ordre et de manière pacifique.» C'est le mot d'ordre autour duquel les leaders de l'opposition se mobilisent. Le second round de l'opposition devrait donner naissance à une sorte de comité de suivi que dirigeront vraisemblablement, les anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Sid Ahmed Ghozali et Ahmed Benbitour, appuyés par les partis composant la CLTD. Si pour l'instant l'agenda n'est pas encore fixé, la rencontre d'El Biar devra déboucher également sur la mise en place d'un groupe de travail, l'élaboration d'une feuille de route et de la stratégie à suivre.Le temps des convergencesA en croire les organisateurs de ce sommet de l'opposition, «toutes les conditions sont réunies pour réussir cette étape de construction démocratique». Un de ces signes, c'est l'appel du Pôle des forces du changement que mène l'ancien candidat à la présidentielle, Ali Benflis, dans lequel il exprime clairement que «c'est en rangs soudés autour d'une vision rassembleuse de sortie de la crise politique actuelle que l'opposition assumera véritablement sa responsabilité envers notre peuple de le convaincre que le parcours historique du régime actuel tire à sa fin, qu'un projet de renouveau existe et qu'une alternative politique salvatrice est possible».En somme, à mesure que le bloc national pour le changement se met en place et s'emploie à briser l'impasse du régime, l'équipe au pouvoir n'ose toujours pas faire le pas, alors que tous les indicateurs politiques sont au rouge. Le pays est coincé dans un périlleux piège, cinq mois après la reconduction de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat présidentiel.Vendu comme un gage de «stabilité», le maintien de Bouteflika à la tête de l'Etat n'aura servi au final qu'à aggraver un statu quo multiforme. Une bérézina. Un Président absent et un pays sans voix et sans direction. Les forces du changement s'inquiètent des conséquences d'une conduite hasardeuse des affaires de l'Etat et sonnent l'alerte. Des personnalités de poids n'hésitent pas à solliciter l'institution militaire pour «intervenir» ou du moins «convaincre» le chef de l'Etat de la nécessité de parvenir à un consensus pour éviter un effondrement total du pays. Les signes du chaos sont perceptibles alors que le voisinage régional s'enlise dans des conflits violents. La fuite en avant des décideurs ? civils et militaires ? peut s'avérer coûteuse. Le temps n'est plus un allié.




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