Algérie

"Le pouvoir doit éviter le monologue"




Mettre sur un même pied d'égalité secteur privé et secteur publicSelon lui, il y va de l'intérêt du pays d'associer toutes les parties à l'élaboration de la loi fondamentale du pays.M.Ouyahia a fixé sa liste des contacts. Le directeur de cabinet à la présidence de la République a mis sa machine en branle.Des partis politiques et des personnalités nationales ont été approchées par l'ancien chef de gouvernement pour les inviter à prendre part aux consultations qui seront lancées début juin.L'expert en économie, Abderahmane Mebtoul, sera parmi les hôtes de la Présidence. «M.Ouyahia m'a contacté pour participer aux consultations», a confié hier M. Mebtoul. Contacté par nos soins, cet expert dit qu'il n'a rien à cacher sur ses propositions qui sont connues et publiées dans la presse. «Je donnerai mon avis en toute indépendance et liberté, c'est l'intérêt du pays qui me préoccupe», affirme notre interlocuteur en souhaitant qu'aucune personne ne sera exclue de ces concertations. «Il faut donner la parole à toutes les parties», a-t-il insisté en estimant que si on se retrouve avec les même partenaires et organisations satellitaires cela ne mènera pas loin.«Le pouvoir doit éviter le monologue», a-t-il soutenu.Pour convaincre l'opposition d'aller au dialogue, cet expert estime que le pouvoir doit lâcher du lest et prendre en considération les propositions de la partie adverse pour arriver à une sorte de consensus. Selon lui, il y va de l'intérêt du pays d'associer toutes les parties à l'élaboration de la loi fondamentale du pays. Même si beaucoup de partis de l'opposition refusent déjà d'y participer, il juge que le gouvernement ne doit pas baisser les bras et se contenter des partis de la coalition.Le professeur Mebtoul a élaboré une série de propositions qu'il compte remettre à Ouyahia.Pour lui, un Etat de droit qui consacre la justice sociale est l'une des priorités pour redresser la situation et gagner la confiance des citoyens. «L'instauration d'un Etat de droit, de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle par la débureaucratisation de la société, et de la reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle». Tout en tenant compte de la situation sociale, économique et politique actuelle, l'expert souhaite que l'on s'oriente vers un régime semi-présidentiel, mais avec des contre-pouvoirs réels. Il s'agira, explique-t-il, de codifier dans la Constitution la séparation nette des pouvoirs, dont l'indépendance réelle de la justice, la liberté des médias avec un code de déontologie, la reconnaissance de l'opposition, la limitation des mandats présidentiels. Pour lui, c'est le seul moyen pour consacrer une véritable alternance au pouvoir et une pratique démocratique au sein de nos institutions. Etant donné que la politique est étroitement liée à la polémique, cet expert propose même de dégager la démarche économique à travers une vision plus claire des objectifs escomptés. Il propose la régionalisation économique et l'option de l'irréversibilité de l'économie de marché concurrentielle à finalité sociale, loin de tout monopole, comme facteur d'adaptation à la mondialisation.De mettre également sur un même pied d'égalité secteur privé et secteur public et de codifier l'intégration du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique comme objectif stratégique.Notre interlocuteur se dit convaincu du fait de ses importantes potentialités, que seul un consensus, un débat productif regroupant toutes les sensibilités sans exclusive, une moralité sans faille de ceux qui dirigent la cité, la réhabilitation des institutions (Cour des comptes, Conseil national de l'énergie- Conseil de la Concurrence - contrôle parlementaire) permettront de dépasser la crise multidimensionnelle et permettre à notre pays de devenir un acteur déterminant au niveau des espaces maghrébin, euro-méditerranéen et euro-africain son espace naturel».La commission de Ouyahia sera couverte de propositions.Les partis, les personnalités politiques et les associations vont formuler une série de propositions.




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