Algérie

«Le pouvoir de l'argent est en train de prendre les élections en otage»



Photo : Sahel
Par Faouzia Ababsa
«L'avenir de la nation dépend des prochaines élections», a déclaré jeudi dernier le président de la République. Une déclaration que partage Mme Louisa Hanoune qui était hier, l'invitée de la rédaction de la chaîne III. Cela, sans aller jusqu'à talonner le chef de l'Etat en comparant les législatives de 2012 au 1er Novembre 1954. «Comparaison n'est pas toujours raison.» Elle estime qu'en Novembre 1954, le peuple a dû prendre les armes pour se libérer et fonder la première République. «Ce scrutin est décisif, c'est une année période charnière.» «Il s'agit aujourd'hui, avec tous les dangers sur l'intégrité des nations à l'échelle mondiale et régionale, de s'orienter vers une étape nouvelle et rompre avec le système du parti unique, son héritage, ses pratiques, ses institutions et sa corruption qu'il a gérés, et se diriger vers la démocratie et la souveraineté du peuple.» Mme Hanoune estime que le discours du chef de l'Etat comprenait le contenu de l'Assemblée constituante en lançant un appel aux plus larges couches de la société. Dès lors, renchérit la secrétaire générale du Parti des travailleurs, cela pose la question de savoir si les conditions sont réunies pour que ce scrutin permette la rupture et de traverser cette étape tout en préservant la souveraineté. L'hôte de la radio est revenue sur les contextes international et régional dans lesquels interviennent les législatives en Algérie, prédominés par l'intervention de l'OTAN qui a détruit la Libye et l'a plongée dans une guerre civile, menaçant toute la région du Sahel et donc notre pays en raison des armes qui circulent. Ceci, avant l'ingérence en Syrie. A ce propos, elle a dénoncé ce qu'elle qualifie de complot international fomenté à travers la réunion tenue à Tunis et qui a regroupé «les supposés amis de la Syrie», en affirmant que c'est le Nouveau grand Moyen- Orient qui est en marche. «Des pressions extérieures économiques et politiques sont exercées sur notre pays en raison de ses prises de positions par rapport à la non-ingérence dans les affaires internes des nations, mais aussi à cause des décisions prises à travers les lois de finances complémentaires de 2009 et 2010.» Abordant l'opération électorale, Mme Hanoune a de nouveau appelé le président de la République à prendre non seulement les mesures d'apaisement à même d'éviter la défiance des citoyens à l'égard de l'acte de voter, mais aussi d'autres décisions pour prévenir la confusion politique, notamment avec la création de nouvelles formations, dont elle qualifiera certaines de fausses.Lesquelles, a ajouté encore la porte-parole du PT, n'ont pas hésité à louer des personnes pour assister au congrès. Elle a affirmé que quelques-uns d'entre ces partis ne sont porteurs d'aucun projet de société et encore moins quelques chose de nouveau pour enrichir le débat politique. «Ce sont des partis qui se sont scindés, en raison de scission, du mouvement de redressement. Elle ne citera aucun d'eux se contentant d'indiquer qu'ils se reconnaîtront d'eux-mêmes. Il y a trop de sigles de partis qui se ressemblent ; cela créé de la confusion chez l'électeur. Il faut donc mettre la photo des chefs de partis sur les bulletins de vote.» La secrétaire générale du PT a également dénoncé le pouvoir de l'argent en politique. Elle a demandé à ce que le financement de la campagne électorale soit plafonné, contrôlé et que son origine soit dévoilée. Cela «pour empêcher la prédominance de l'argent dans la future assemblée nationale». L'invitée de la rédaction s'en est prise à ceux qui monnayent une place sur des listes électorales. «Le pouvoir de l'argent est en train de prendre en otage la politique.» A propos des arguments avancés par quelques formations qui n'arrivent pas à trouver des femmes candidates en raison des mentalités, le chef du groupe parlementaire du Parti des travailleurs s'est dite offusquée par ces faux prétextes. «Ce sont les mentalités de ces partis qui sont rétrogrades et réactionnaires qui cherchent des faux fuyants. Quant au peuple algérien, il est intelligent.» Pour ce qui le concerne, le PT ne rencontre pas ce genre de problèmes. Enfin, l'hôte de la radio s'est prononcée contre le passage du texte de la constitution par voie référendaire, estimant que cela est démocratique et empêche le débat national sur ce texte important.


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