Tayeb Belaïz dont l'éviction de la présidence du Conseil constitutionnel a été exigée par le mouvement citoyen en concomitance avec celles de Abdelkader Bensalah de la présidence de l'Etat et de Bedoui de la primature du gouvernement a fini par remettre sa démission. Que sa décision ait été prise de son propre chef ou à la suite d'une pressante invite, elle présage que le pouvoir de fait incarné par le chef de l'état-major de l'armée a opté pour composer avec le mouvement citoyen qui a fait du départ de Belaïz et des deux autres «B» un préalable scellé et non négociable pour une transition dans le cadre constitutionnel telle que voulue par lui. Cela en deviendrait une évidence si comme annoncé par le député islamiste Hassan Arribi, apparemment bien sourcé, Bensalah et Bedoui vont eux aussi quitter leurs postes.La mise hors jeu des trois «B» devenus les têtes de Turc de leurs concitoyens est susceptible d'apaiser quelque peu la colère populaire et de permettre l'instauration d'un dialogue entre le pouvoir de fait, le mouvement citoyen et la classe politique duquel se dégagerait un consensus sur une transition acceptable pour tous. Gaïd Salah semble avoir compris que tout homme fort du pays qu'il est devenu et disposant pour cela de l'appui de l'institution militaire, il ne peut rester droit dans ses bottes face à tout un peuple qui clame son rejet de la transition constitutionnelle qu'il veut imposer impliquant pour sa conduite les trois «B» honnis pour leur appartenance au clan du pouvoir contre lequel il s'est soulevé. Tout comme il semble avoir intériorisé qu'il ne peut opérer un passage en force pour cette transition qui se traduirait par la perte du capital confiance dont l'institution militaire dispose auprès de ce peuple d'où il découlerait que c'est contre elle que se retourneraient alors la colère et la contestation citoyenne.
Gaïd Salah était attendu hier pour faire au siège de la quatrième région militaire une déclaration précisant les intentions du pouvoir de fait. A l'heure où cet écrit a été transmis au journal le chef de l'armée n'avait pas encore parlé. L'intérêt du pays, du peuple et de son armée voudrait que le chef de l'état-major annonce enfin et sans ambiguïté qu'il se place avec et au côté de la population et qu'il va veiller à ce que l'institution qu'il commande se cantonnera à faciliter, garantir et protéger la solution de sortie de crise que son dialogue avec le mouvement citoyen pourrait dégager et dont elle ne serait pas l'ordonnateur comme il a semblé vouloir l'imposer.
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Posté Le : 17/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com