Algérie

Le pouvoir de dire non



Le pouvoir de dire non
L'astuce - Le rire, le chant, le sexe ou le sport ont permis dans de nombreux pays à des populations privées de liberté d'expression de défier l'oppression, parfois même de la défaire.
Ces «Petits actes de rébellion» sont autant d'histoires courtes éditées par Amnesty international, dans un rapport plus joyeux que celui qu'elle livre annuellement sur les atteintes aux droits de l'Homme dans le monde. Elles illustrent des dissidences modestes, des défis minuscules, et parlent de héros souvent ordinaires. Nous ne résistons pas au plaisir de vous en livrer quelques-unes :
-Quand l'écrivain Yachar Kemal dénonça les violences turques contre les Kurdes en 1995 dans l'hebdo allemand Der Spiegel, il fut poursuivi en justice. Pour protester contre ce procès, d'autres auteurs décidèrent de sortir un recueil d'articles interdits dont celui de Kemal.
-Au Pérou, à partir de mai 2000, des habitants de Lima se sont rassemblés tous les vendredis pour laver le drapeau national sur une place parce que leur président l'avait sali à leurs yeux. Les actions Lava la bandera se répandirent dans le pays jusqu'à faire chuter le président Fujimori qui fut condamné en 2009 à 25 ans de prison pour des assassinats.
-En Pologne, dans les années 80, après l'interdiction du syndicat Solidarnosc, un groupe appelé Alternative orange organisa de fausses manifestations procommunistes et recouvrait de fleurs les voitures de police pour tourner en dérision le régime du général Jaruzelski.
-A Oxford, en 1984, des autocollants apparurent sur les distributeurs de la Barclays banque avec la mention «Réservés aux Blancs» ou «Noirs» pour dénoncer la collusion de l'établissement bancaire avec le régime d'apartheid.
La banque perdit la moitié des comptes d'étudiants ouverts et finit par lâcher le régime.
-En 1990, en Birmanie, le parti d'Aung San Suu Kyi gagna les élections, mais la junte refusa de reconnaître sa défaite et plaça la Dame de Rangoun en résidence surveillée. Posséder sa photo valait une arrestation. Mais les généraux birmans ignoraient que celui qu'ils avaient choisi pour dessiner un nouveau billet de banque était un partisan de l'opposante. Sur ce billet qui devait représenter le père d'Aung San Suu Kyi, père de l'indépendance, le dessinateur donna au visage du papa les contours féminins de sa fille. Et le billet fut truffé de messages cachés, comme ces fleurs dont le nombre faisait allusion à la date du soulèvement héroïque de 1988.
Il y avait en tout onze messages cachés sur le billet que les Birmans gardèrent avec fierté. La censure ne décela rien de l'entreprise subversive. Le «billet de la démocratie» finit par être retiré de la circulation. La junte est toujours en place.
-En 2000, l'opposition serbe à Milosevic était très surveillée par la police.
Les militants d'Otpor, un groupe de jeunes activistes, multiplia les coups de téléphone pour organiser une importante livraison de tracts et d'autocollants. Quand la police débarqua, elle fut contrainte de saisir des cartons... vides. Pour dénoncer une presse aux ordres, les mêmes publièrent une carte postale avec une photo publiée par un Journal officiel représentant des foules immenses de supporters du dictateur. Sur cette carte postale, les visages de personnes figurant plusieurs fois étaient entourés de blanc afin de dénoncer un montage...
-En Ingouchie, en 2007, le taux de participation affiché aux élections était de 98 % Faux. Alors 90 000 électeurs certifièrent par écrit qu'ils n'avaient pas voté pour dénoncer la supercherie du pouvoir.
Classées par genre, ces histoires (il y en a des dizaines d'autres) racontent aussi la résistance pendant la guerre, des procès qui firent date, l'origine irlandaise du boycott, des émissions de télé incensurables, des groupes de rock rebelles, des chants révolutionnaires qui ont déstabilisé le pouvoir. Toutes ces histoires du temps présent sont plus incroyables et courageuses les unes que les autres. Ça va mieux en le disant, non '
Jeunes sans avenir
Les indignés affichent toutefois une réussite concrète, celle d'avoir insufflé une nouvelle force à la plateforme contre les expulsions et les luttes contre les saisies d'appartements de familles surendettées. «Le mouvement est mieux structuré, nous avons à présent différentes sections comme la défense de l'université ou la lutte contre les expulsions», assurait un manifestant, vêtu du t-shirt jaune de «Juventud sin futuro» (Jeunes sans avenir), l'un des groupes de la mouvance des indignés.




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