Le taux d'inflation en Algérie a enregistré une légère hausse à 4,5% en 2011
contre 3,9% en 2010, a
appris hier l'APS auprès de l'Office national des statistiques (ONS).
Pour le commun des consommateurs, les petites bourses, ce chiffre ne veut
rien dire, ou presque. L'inflation, ils la vivent à leur corps défendant, ils
la subissent chaque jour un peu plus que le précédent. Le couffin de la ménagère
se réduit de jour en jour comme une peau de chagrin et malgré les augmentations
des salaires consenties ces dernières années à de nombreuses franges de
travailleurs, le pouvoir d'achat subit les coups durs de la flambée des prix de
tous les produits, sans exception aucune. Les prix grimpent et s'installent et
ne baissent jamais. C'est la seule constante que les Algériens connaissent.
Dans les marchés, une baisse hypothétique des prix des viandes blanches
et rouges, éventuellement à partir du mois de février prochain, est attendue, annoncée
par le premier responsable de la
SGP Proda. Actuellement, cependant,
ces deux produits connaissent des niveaux jamais égalés, voire au seuil du
prohibitif.
Les bouchers parlent d'offre dérisoire et expliquent que cette « folie
des prix » était inévitable et que leurs recettes en subissent les conséquences,
la moyenne écoulée se situe aux alentours des 40 kilos par jour. Ainsi, le
poulet a été cédé en gros à 310 DA au détaillant qui le tarifie à 330 DA par
pièces et jusqu'à 380 et 420 DA en vrac. Quant à la dinde, les abattoirs la
vendent à 320 DA, alors qu'au détail, elle est cédée à 340 DA et 600 DA pour
l'escalope. En ce qui concerne les viandes rouges, l'agneau en tout-venant a
été vendu à 1.150 DA au niveau des marchés et plus de 1.200 DA au niveau des
boucheries de quartiers, alors que les parties nobles comme les côtelettes, leur
prix est fixé à 1.300 DA le kilo. Enfin pour le veau en tout-venant, le
kilogramme est cédé à 750 DA, alors que pour le beefsteak, le prix affiché est
de 1.300 DA et dans la même lignée, la viande congelée bovine a grimpé à 600 DA
contre 450 il y a quelques mois. Selon un membre de l'association des bouchers
d'Oran, ces prix ne sont pas près de diminuer dans l'immédiat, étant donné que
l'offre demeure insuffisante. Le président du directoire de la SGP Proda
a expliqué cette surchauffe des prix par l'augmentation des cours mondiaux de
deux principaux intrants dans la production de l'aliment, à savoir le soja et
le maïs, qui ont atteint, depuis 2009, respectivement 72 et 52%. La seconde
raison a trait à la baisse de la demande en viande blanche après le ramadhan, ce
qui a amené beaucoup d'éleveurs à se retirer de l'activité. La solution ? Renforcer
le dispositif du Sypralac permettant de juguler les
excédents en période faste et de sécuriser les producteurs, selon le même
responsable.
Quant aux fruits et légumes, leurs prix découragent les consommateurs. La
pomme de terre, proposée à partir de 60 dinars le kilo, est devenue un légume
de luxe. Cette énième hausse des prix, qui va crescendo, enregistrée dès le
début de l'année en cours, est vivement dénoncée par le consommateur, le
smicard en particulier. Les haricots verts ont atteint les 300 dinars le kilo
et le poivron à partir de 200 dinars. Toujours est-il, malheureusement, que
presque tous les autres fruits et légumes sont touchés de plein fouet par cette
augmentation des prix aberrante. Les navets, la carotte et les oignons sont
proposés chacun à 50 dinars le kilo et la salade verte à partir de 100 dinars. Les
artichauts et les petits pois sont, quant à eux, proposés à 140 et 150 DA le
kilo. Proposée à la vente, quelques semaines avant la fin de l'année écoulée, entre
90 et 100 dinars le kilo, la tomate a pris son envol pour atterrir sur les
marchés à partir de 120 dinars. La saignée ne semble plus avoir de limite. Et
la valse des prix ne semble plus surprendre personne, même si la sardine est
proposée à 350 ou 400, voire 450 DA le kilo.
Pour en revenir aux chiffres de l'ONS, il est à
noter que les prix à la consommation ont augmenté de 4,52%, situant l'évolution
annuelle du taux d'inflation en 2011 à 4,5%, a expliqué l'Office. Ce taux est
légèrement supérieur à celui prévu par la loi de finances 2011 (4%) ainsi qu'à
celui relevé en 2010 (3,9%). Cette variation haussière est due notamment à une
hausse «relativement importante» des prix des biens alimentaires (4,22%), avec
notamment 4,56% pour les produits agricoles frais et 3,94% pour les produits
alimentaires industriels, explique l'ONS. Les
produits manufacturés ont également augmenté, passant de 4,04% en 2010 à 5,51%
en 2011, alors que ceux des services ont évolué de 3,28%, ajoute l'Office. A
l'exception de la baisse des prix des fruits (-1,33%) et des sucres et produits
sucrés (-7,33%), tous les autres produits du groupe alimentation s'étaient
inscrits en hausse, dont notamment la viande blanche (volaille et oeufs +13,32%),
poissons frais (7,56%), boissons (5,29%), pain et céréales (5,22%), légumes (4,86%)
dont la pomme de terre (avec 2,64%) et viande de bœuf (4,83%). Cette hausse a
touché également d'autres produits alimentaires mais reste de moindre ampleur. Il
est question notamment des viandes de mouton (4,17%), des huiles et graisses (4,02%),
laits, fromages et dérivés (3,58%).
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Posté Le : 25/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mazari
Source : www.lequotidien-oran.com