Algérie

Le poulet se... volatilise



Il est mêlé à toutes les sauces, il orne tous les plats offerts aux convives, il est souvent inscrit au menu de la ménagère lambda. Lui, c'est le poulet, qui se fait franchement envier par ces temps propices aux fêtes de mariage, de circoncision et autres célébrations de réussites aux examens.

Et cette pression sur le poulet lui a carrément donné des ailes. Il se fait donc très rare, voire introuvable sur les étals des vendeurs au niveau de tous les marchés de la ville. Malgré le prix excessif proposé à la vente au détail, atteignant ce week-end les 230 dinars le kilogramme au marché Bettou, le poulet s'est littéralement volatilisé des comptoirs frigorifiques.

«La demande est plus forte que l'offre», un principe économique que nous rappellera un vendeur spécialisé dans l'écoulement des viandes blanches.

«Les fournisseurs nous approvisionnent en quantité minime, car la plus grande partie de leur production est consacrée directement aux commandes de gros clients, soucieux de garantir une table garnie aux invités des fêtes de mariage», devait-il encore nous signaler.

Sur ce, un client qui voulait acheter un poulet, sans en dénicher un quelconque morceau, répliquera pour sa part que «cette vente en gros n'est pas seulement l'apanage des producteurs, les détaillants aussi ne sont pas en reste de cette pratique qui pénalise le consommateur». Un commentaire qui ne fera pas réagir notre vendeur, probablement en signe d'acquiescement. Et devant cette pénurie de poulet, la marchandise de second choix s'est frayée un espace pour son écoulement, à des prix assez respectables d'ailleurs. Le minuscule poulet, «tout juste de la taille d'un poussin», ironise-t-on, est cédé à la pièce pour 260 dinars.

L'alternative étant très mince pour les ménages, la plupart n'ont pas manqué de se rabattre sur les viandes rouges, pour ceux qui en ont les moyens, bien évidemment. Les autres peuvent attendre des jours meilleurs. Peuvent-ils encore les attendre dans un climat plutôt empreint de pessimisme chez les éleveurs ? Ces derniers soulèvent de leur côté les difficultés financières dues essentiellement à la cherté du prix de l'alimentation de la volaille.

D'ailleurs, beaucoup d'entre eux envisagent de mettre la clé sous le paillasson, ou changer de créneau. «Le maintien de cette activité hors de l'asphyxie ne doit son salut qu'au pain rassis, rassemblé à travers les quartiers par les gosses notamment, et donné en guise de nourriture aux poulets», confie un éleveur.

En tout état de cause, les professionnels nous ont déclaré qu'ils sont en attente d'un bon signe des pouvoirs publics, surtout après les récentes déclarations du ministre de l'Agriculture et du Développement rural.

Le 19 juillet dernier, Rachid Benaïssa, prenant en considération «la sécurité alimentaire de notre pays», avait en effet promis d'accorder des mesures incitatives en faveur des éleveurs. Le soutien de l'Etat est fortement souhaité, car l'entreprise commerciale en question bat de... l'aile.






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