Le poulet bat de l'aile

A 240 dinars le kilo au détail, le poulet n'arrête pas d'étonner le couffin de la ménagère. Jeudi, en effet, les rares bouchers encore ouverts pendant ces jours-ci de l'après l'Aïd El-Adha avaient de la peine à écouler leurs marchandises. A l'origine, cette subite baisse revient au fait que les éleveurs ont du mal à écouler leurs produits, faute de commande : donc peu de demandes pour une énorme offre qui ne peut être indéfiniment stockée. Autre facteur, de nombreux restaurants et autres fast-foods sont encore fermés, ces derniers jours, et ce sont, donc, autant de consommateurs qui ne passent pas commande. Les éleveurs, d'habitude, chaque jour, livrent à rythme industriel le poulet qui arrive à maturité à leur clientèle, entre autres les vendeurs au détail. Il suffit d'un mois d'élevage pour qu'une ponte soit livrable. Le poids ne doit pas dépasser les deux kilos, sinon l'engraisseur ne rentrera pas dans ses frais. Ajouter à cela le fait que le produit, fragile, ne peut faire l'objet d'un stockage, d'où la perturbation du marché qui peut connaître un effet boomerang, précise un boucher, en pointant du doigt les éleveurs qui savent toujours comment s'adapter avec les fluctuations du marché. Pour la ménagère, pourvu que ça dure !

 Pour rappel, le kilo de la volaille avaient atteint jusqu'à 380 dinars le kilo, il y a quelques semaines de cela, du jamais vu auparavant. C'est que ce prix va de pair avec celui de la viande rouge qui a connu également des cimes en dépassant, dès fois, la barre des 1.000 dinars. Ceci sans oublier le prix du poisson qui, comme palliatif, est devenu également inabordable. Tous ces facteurs conjugués fixent la mercuriale d'un produit devenu au fil du temps inaccessible pour de nombreux ménages érodés par la cherté de la vie.