Le poste frontalier de Boukanoun fait sa mue

Le poste frontalier de Boukanoun connaît ces derniers jours une grande opération de toilettage. Ce n'est pas pour l'ouverture des frontières terrestres avec le Maroc dont les rumeurs se sont tues après la conférence de presse animée par le Premier ministre M. Ouyahia, mais pour débarrasser les lieux de ces carcasses de voitures calcinées suite aux événements qu'a connus la région l'année dernière suite à la mort d'un jeune étudiant trabendiste.
L'enceinte du poste frontalier était encombrée par ces centaines de voitures saisies par la douane dont la plupart complètement calcinées, il y avait 317 carcasses de véhicules au total dont il fallait s'en débarrasser. Un responsable de la douane déplore la lenteur dans la procédure d'expertise et de traitement des dossiers pour régler leur situation administrative. Afin de cerner ce problème, la direction des douanes a signé une convention avec une entreprise de récupération (ERO) qui se chargera de l'enlèvement de ces carcasses de voitures calcinées. Cette opération concerne 221 autres épaves de véhicules saisies par la douane au début des années 90. 82 autres carcasses de véhicules et deux épaves entassées dans la cour de la brigade des douanes à Boukanoun ont été concassées et enlevées. Selon Chraïtia Amar, le divisionnaire des douanes de Ghazaouet, cette opération d'assainissement était une tare car les lieux où étaient stationnés ces véhicules étaient confrontés au problème de gardiennage. L'autre problème, selon notre interlocuteur, réside dans l'occupation d'un espace frontalier. Selon le premier responsable de la division de Ghazaouet, 80% des véhicules saisis étaient utilisés pour le transport de marchandises destinés à la contrebande tels que le carburant (essence et gas oil) et autres produits de large consommation. Une opération similaire touchera tous les véhicules reconnus épaves sur la base d'un rapport d'expertise et dont la situation juridique a été assainie. Elle aura lieu prochainement au niveau de la recette de Ghazaouet. Non seulement ces véhicules étaient utilisés pour la ruine de notre économie, mais aussi ils sont la cause du deuil qui a frappé des dizaines de familles à cause des accidents causés par ces contrebandiers à travers les différents tronçons routiers de la wilaya de Tlemcen.