Le Portugal et la Croatie en quarts, la Suisse éliminée

L'événement de ce week-end n'est autre que la défaite de l'Allemagne face à la Croatie, entre l'un des principaux favoris et une nouvelle équipe au palmarès vierge. Aucune comparaison n'est possible dans ce domaine, entre une formation truffée de titres et de stars, et un adversaire privé de son meneur de jeu d'Arsenal, Eduardo Da Silva. Les Croates, compte tenu de ces paramètres, devaient servir de faire-valoir pour les Allemands, qui n'ont jamais caché leurs ambitions de remporter cet Euro 2008. C'était oublier trop vite que la Croatie est l'un des dépositaires du talent yougoslave, et qu'elle s'est classée en tête de son groupe lors des éliminatoires, devant la Russie et donc à l'origine de l'absence de l'Angleterre qu'elle a battue en aller et retour. C'était faire fi de la présence des 20 joueurs évoluant dans les championnats européens dont six en Allemagne. Si l'absence d'Eduardo est unanimement regrettée, les Croates ont présenté un nouveau meneur de jeu, petit de taille (1m72) mais grand par le talent, qui a apporté le plus d'inspiration à son équipe, par sa vision de jeu et son abattage. Suivi par Chelsea, Barcelone, Arsenal et Fiorentina, Modric jouera la saison prochaine à Tottenham où il ne pourra que progresser. Sous son influence, les Croates ont accompli l'exploit caressé en secret, à savoir battre la «Grande Allemagne» de Ballack. Force est de reconnaître que cette victoire est méritée compte tenu de ce que les Croates ont montré face à des Allemands une fois de plus empruntés, sans imagination et qui ont commis des erreurs exploitées à bon escient par leurs adversaires. A commencer par les fautes de placement et la lenteur de la défense centrale et l'abus des balles aériennes devant. Sans oublier bien sûr les changements du coach Joachim Low qui n'ont eu aucun effet, à l'image de la prestation de «l'ailler» Odonkor, qui a plus joué avec... son gardien Lehmann qu'au sein de la défense croate ! La Croatie étant déjà qualifiée pour les quarts quel que soit le résultat de son match contre la Pologne, la grande inconnue reste de savoir qui l'accompagnera. Les Allemands sont favoris face à leurs cousins germains autrichiens lundi prochain, mais gare à l'excès de confiance ! Le second qualifié n'est autre que le Portugal qui a impressionné les observateurs mercredi en prenant la mesure de son adversaire tchèque qui n'affiche plus la même autorité que ces dernières années et qui semble sur le déclin compte tenu de l'âge avancé de ses «cadres». Certes, le gardien Cech est toujours là, mais l'équipe drivée par Karel Brückner souffre d'un manque d'efficacité en attaque où Koller et Baros n'ont plus le même rendement comme l'attestent leurs prestations en clubs, au FC Nuremberg et à Portsmouth. En outre, le onze de la République tchèque n'a pas trouvé de successeurs capables de faire oublier Nedved et Rosicky dont le rôle était si important. L'équipe tchèque est réellement en fin de cycle et devra montrer un autre visage dimanche face à la Turquie. Le problème, c'est que les Turcs, eux aussi, visent la seconde place derrière les Portugais, déjà qualifiés dans ce groupe. On peut dire donc que l'Euro 2008 est en pleine vitesse de croisière et retient l'attention générale. Outre les chocs d'hier vendredi, ce samedi Suède-Espagne et Russie-Grèce s'annoncent décisifs.