C'est devenu une tradition dans ce genre de tournoi où les premières rencontres ne répondent pas à l'attente. Et pourtant, la formule championnat donne l'occasion aux équipes ayant effectué une mauvaise entame de se rattraper. Avec les moyens actuels, les entraîneurs connaissent parfaitement les forces et les faiblesses de l'adversaire et ont le loisir de manoeuvrer en toute connaissance de cause. La logique aurait voulu que l'équipe tchèque, plus expérimentée et composée de joueurs de renom, prenne l'initiative du match face à une formation suisse considérée comme outsider en raison de son statut de pays hôte. Force est de reconnaître que ce sont les Helvètes qui ont laissé la meilleure impression par leur allant et leur désir d'attaquer tous azimuts, et c'est précisément au moment où ils exerçaient une forte domination que les Suisses ont été piégés par un but assassin signé Sverkos. Disons-le tout de suite : on attendait beaucoup de cette équipe tchèque où, finalement, les absences des anciens cadres tels Nedved et Poborsky ont laissé un vide difficile à combler. L'indigence du jeu d'attaque était flagrante. Le vieux et rusé coach Karel Brükner a mis en place une organisation rigoureuse, sachant qu'il possède un gardien de classe mondiale avec Pter Cech. Cette option réaliste s'est avérée payante, au grand dam des Suisses, très malchanceux dans leurs tentatives et qui seront privés des services de leur meilleur buteur Frei, blessé au cours de cette rencontre. Le second match aura été plus attrayant entre deux équipes qui n'ont cessé d'attaquer, mettant à contribution les défenses hermétiques et fermant tous les angles. Constatant les difficultés à s'approcher des bois, les attaquants, aussi bien portugais que turcs n'ont jamais hésité à décocher des tirs de loin, mais hors du cadre. Les Portugais, possédant des automatismes plus affirmés, se sont assurés une plus grande possession du ballon. On attendait monts et merveilles de la grande star Christiano Ronaldo. Sans doute perturbé par «l'affaire» de son transfert au Réal Madrid, le n°7 de Manchester United n'a pas répondu à l'attente des puristes et des fans lusitaniens. Face aux solides défenseurs turcs, il a privilégié le jeu collectif. Finalement, la solution est venue de l'arrière, avec l'assaut déterminé du défenseur Pépé, en relais avec son capitaine Nuno Gomes, lequel fut imité par Meireles dans la dernière minute de la rencontre. On aura remarqué qu'en dépit de la vigilance des défenses de la Suisse et de la Turquie, deux buts sur les trois inscrits lors de cette première journée sont arrivés «plein axe» pour cause de lenteur des défenseurs centraux, mais grâce à des inspirations individuelles qu'on souhaiterait voir se répéter. Le but tchèque est issu d'une passe en profondeur qui a surpris l'arrière-garde suisse, tandis que le «une-deux» entre Pépé et Nunez fut un modèle du genre. En quatre journées, les seize équipes participantes à cet Euro 2008 passeront sous les feux de la critique. Souhaitons que le sordide réalisme ne bride pas les brillantes individualités présentes en Suisse et en Autriche. Le succès de cette édition est à ce prix.
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Posté Le : 09/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com