Le bras de fer opposant les travailleurs du chantier d'extension du métro d'Alger vers la Place des Martyrs, à leur employeur GMAC se durcit. L'entreprise portugaise Teixeira Duarte, faisant partie du consortium GMAC, menace de licencier quelque 140 travailleurs grévistes. Le syndicat des travailleurs du métro d'Alger s'est dit de son côté, « déterminé à aller jusqu'au bout ».
Les travailleurs grévistes du chantier d'extension du métro d'Alger vers la place des martyrs ont bloqué, dimanche, l'accès au chantier, après que leur employeur leur eut interdit d'y pénétrer pour observer leur débrayage sur les lieux de travail. « Nous avons voulu poursuivre notre grève le plus normalement du monde en étant sur les lieux du travail, mais ils ont placé deux barbouzes à l'entrée du chantier pour nous empêcher d'y accéder. Suite à cette action hostile, nous avons décidé de bloquer l'accès aux responsables et aux rares travailleurs non grévistes », a déclaré à Maghreb Emergent M. Mohamed Lamine Djedis, secrétaire général de la section syndicale des travailleurs du métro d'Alger, affiliée à l'UGTA. « Toutes les portes ont été fermées», a-t-il affirmé.
La faible mobilisation des grévistes, constatée sur place, est due, selon le syndicaliste, au fait que les travailleurs grévistes habitant hors d'Alger, ont été contraints de rentrer chez-eux parce que l'entreprise les a chassés de la base de vie ».
Les responsables locaux de l'entreprise portugaise Teixeira Duarte, qui fait partie du Groupement du métro d'Alger centre (GMAC), a procédé à une campagne d'intimidation pour obliger les grévistes à reprendre le travail. Plus de 140 grévistes ont reçu des convocations pour se présenter au bureau du chantier du métro d'Alger à la Place des martyrs, indique notre interlocuteur.
Attendons Sidi Said !
Les travailleurs grévistes sont accusés, dans ces convocations, d'avoir « participé à un arrêt collectif et concerté de travail en violation des dispositions législatives en vigueur ». La grève est considérée comme une « faute grave » susceptible d'entrainer un « licenciement sans délai-congé ni indemnité », souligne Teixeira Duarte, faisant référence au règlement intérieur de l'entreprise et à la loi n° 90-11 du 21 avril 1990, relative au relations de travail.
« Ce qui est mentionné dans ces textes de loi ne s'applique pas pour nous. Notre grève est légitime et légale », estime M. Djedis, bien que la justice ait déclaré la grève « illégale ».
Les grévistes ont sollicité une rencontre avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens UGTA, M. Abdelmajid Sidi Said. En attendant une réponse du patron de la centrale syndicale, « les grévistes sont déterminés à aller jusqu'au bout, en dépit des licenciements», affirme le syndicaliste.
Les travailleurs du chantier d'extension du métro d'Alger sur la ligne reliant la Grande poste à la Place des Martyrs sont en grève depuis le 21 novembre dernier. Ils réclament notamment la hausse des rémunérations concernant les heures supplémentaires et l'amélioration des conditions professionnelles liées à la sécurité du personnel.
Lire aussi : http://maghrebemergent.info/actualite/maghrebine/19033-le-chantier-dextension-du-metro-dalger-a-larret.html
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Posté Le : 23/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farouk Djouadi
Source : www.maghrebemergent.info