Les réseaux de la liberté Akli Tadjer est un auteur algérien né en France. Il s'est fait remarquer avec un premier roman Courage et Patience, publié aux éditions du Seuil. Seize ans après, il récidive en écrivant Le Porteur de cartable. Le titre est une allusion aux porteurs de valises. Ce réseau qui s'était constitué autour d'intellectuels français pour aider la Révolution algérienne et dont la figure de proue reste le philosophe Francis Jeanson.
L'auteur, pour donner à l'action romanesque une vraie authenticité historique, précise les dates, identifie les lieux et fait intervenir en toile de fond les héros de la Révolution.
Ainsi à sa manière, il met au jour le fonctionnement interne d'une cellule de la Fédération de France que Ali Haroun appelle, dans le livre qu'il lui consacre, « la Wilaya VII ». Le héros dans ce roman est un petit garçon qui répond au nom de Omar. Avec son père, ils tiennent la comptabilité de la collecte des fonds au profit du FLN. Méticuleux et prenant à cur cette grande responsabilité, il ne laisse rien au hasard et note tout. Son petit carnet bleu devient par la force des choses l'objet de toutes les convoitises.
Messaoud, le chef du réseau et dont le train de vie fait jaser tout le monde, décide de le confisquer au petit Omar, histoire de faire disparaître les preuves des détournements de fonds qu'il faisait à son profit. Omar, malgré l'intransigeance de son père avec les récalcitrants, arrive à compatir avec les mauvais payeurs qui rechignent à s'acquitter de l'impôt révolutionnaire.
On apprend, par exemple, que Azzouz the Fellouze économise pour pouvoir aller à Memphis aux Etats-Unis et espérer une carrière de « rocker ».
La famille Ouchène, avec sa nombreuse progéniture, croule sous les dettes. Toutes ses petites gens aux revenus modestes n'hésitaient pas à mettre la main à la poche pour voir l'Algérie indépendante. Tout le monde fut unanime à considérer le pays natal comme l'eldorado valant tous les sacrifices.
À la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, les choses se corsent pour ce réseau qui se réunissait dans l'appartement de la famille du petit Omar. L'arrivée soudaine d'un couple de pied-noir avec leur fils unique, fuyant Alger, chamboule les habitudes du réseau. Le groupe doit tenir ses réunions ailleurs pour ne pas attirer l'attention des nouveaux venus.
Raphaël se montre même très insistant pour devenir l'ami de Omar. Ce dernier le boude mais à la longue, ils sympathisent. Le petit pied-noir, l'a eu à l'usure en lui racontant la beauté de l'Algérie et son soleil, unique au monde. Omar devient accroc de cette Algérie de la nostalgie que lui livre Raphaël par bribes et rêve lui aussi d'aller à Alger, visiter Tipaza et ses ruines romaines. Ce roman plein de tendresse et de nostalgie aborde une époque sanglante de notre histoire qui n'oublie pas d'évoquer la barbarie de l'OAS. Akli Tadjer prouve une nouvelle fois qu'il est un écrivain talentueux et ce n'est pas un hasard si son roman, Le Porteur de cartable, a été adapté à la télévision comme téléfilm par France 2.
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Posté Le : 03/11/2007
Posté par : nassima-v
Source : dzlit.free.fr