Algérie

Le portefeuille de la wilaya mis à sac



Le portefeuille de la wilaya mis à sac
Alors que la nomination d'un wali n'est toujours pas intervenue plus d'un mois après le départ de Youcef Cherfa promu ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, d'autres faits incongrus reviennent au-devant de l'actualité. Ils ont été ponctués par des dépassements en termes d'attribution d'assiettes de terrains. Le portefeuille foncier de la wilaya, du moins ce qu'il en reste, est mis à sac. Implantées en des sites privilégiés en centre-ville, résidentiels ou en bordure de mer, ces assiettes de terrain sont d'autorité attribuées à des spéculateurs.Ces derniers s'en servent comme moyens de pression pour imposer le projet immobilier ou prétendument de développement local qui les intéresse pour décrocher d'autres avantages. Celui de Ben M'Haffeur est ciblé. Il est situé au centre de la commune chef-lieu de wilaya d'Annaba placé sous le contrôle d'une toute petite minorité d'individus. Hier interdites a tout demandeur sous l'argument «inconstructible», des assiettes de terrain bien situées en milieu urbain ont fini dans l'escarcelle d'un seul et unique promoteur immobilier. Le triste personnage s'est converti en promoteur foncier en faisant main basse sur la moindre petite parcelle de terrain inoccupée détectée par des prospecteurs occasionnels. Promoteur immobilier, promoteur foncier, agent de change de la devise, il est en passe de devenir le premier importateur de rond à béton à l'Est du pays. Cette autre activité lui permet de réaliser des recettes en devises au contact des compatriotes installés à l'étranger et intéressés par l'acquisition d'un pied-à-terre au pays. Pour l'heure, ce triste sire aux activités préjudiciables à l'économie nationale, roule en roue libre. Rien ne semble l'arrêter. En quelques années seulement, il s'est constitué un véritable trésor ici et sous d'autres cieux. Grâce à sa qualité d'élu imposé sous l'étiquette d'un parti politique devenu fantoche dont il manipule les rouages, ce triste personnage se pose en principal acteur de la mafia local. Rôle qu'il n'avait pas pu jouer à l'époque où les rênes du développement local étaient entre des mains sûres. Dont celles du défunt Med Mounib Sendid à la tête de l'Exécutif de la wilaya d'Annaba. Pour avoir montré ostensiblement son opposition à tout acte préjudiciable aux biens publics, ce wali s'était retrouvé confronté à de graves problèmes de gestion d'abord, de santé ensuite. Il décéda en une quinzaine de jours dans l'exercice de ses fonctions. Deux de ses prédécesseurs ont vu leur carrière de haut fonctionnaire de l'Etat salie par des accusations sur des faits fabriqués de toutes pièces. Bachir Frikh, l'un d'entre eux, paiera dix années de sa liberté son opposition à une tentative d'accaparement d'un lot de terrain inoccupé à l'époque situé en site résidentiel jouxtant la clinique St Thérèse Annaba. Le 2ème wali est Zoubir Bensebane un homme de grande intégrité professionnelle et morale. Parce qu'il avait osé contrecarrer les desseins des principaux acteurs de la mafia locale, il avait été victime d'une tentative d'assassinat alors qu'il était de passage à Batna. Neuf mois après, son prétendu accident de la route et une année après son installation à la tête de l'Exécutif de la wilaya d'Annaba, il n'exerça plus aucune fonction officielle. Il fut contraint de s'installer en France pour des raisons médicales. C'est à partir du sol français qu'il révéla avoir été évincé de son poste de wali de Annaba parce qu'il avait dérangé les desseins de certains décideurs à piller le patrimoine foncier public. Révélées par différents titres de presse, ces révélations ne feront pas bouger la justice et encore moins les services concernés. Elles confirmaient la rumeur portant sur la mainmise de certaines personnalités sur des terrains. Le dossier du foncier, auquel les walis Bechir Frikh et Zoubir Bensebane avaient fait référence, contient assez d'informations pour interpeller les auteurs. L'on y trouve un système et ses affidés financés par la machine des commissions, des cagnottes et des prébendes. «Il n'y a pas d'état-major national pour diriger ces opérations de trafic d'influence et de corruption. Mais, tout de même, ça y ressemble, sinon comment expliquer qu'un projet de plus de 800 logements sociaux inauguré par le président de la République soit détourné ' Je me suis opposé à cet état de choses et à beaucoup d'autres actes préjudiciables au domaine public», avait révélé à l'époque Zoubir Bensebane. C'était il y a plus d'une décennie. Dans les plaintes que sous son autorité la wilaya avait déposées, il y avait celle portant sur le détournement de 120 assiettes de terrain, celui du projet des 800 logements sociaux inaugurés par le président de la République pour être transformé en promotion immobilière au profit d'un promoteur, l'Urban et son portefeuille foncier de 60 ha dont celui du Cap de garde, le dossier du pôle universitaire El Bouni. Cinq années plus tard, un individu foulant quotidiennement aux pieds toutes les lois de la République, s'arroge au gré de son humeur des assiettes foncières à Annaba chef-lieu, Berrahal, Sidi Amar et El Bouni.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)