Le porte-avions italien Cavour a accosté hier à Alger

"Il y a 130 marins algériens qui sont en Italie pour se familiariser avec ce nouveau bâtiment et leur nombre sera porté à 180 avant la fin de l'année", explique le vice-amiral Paolo Treu.On dit d'une armée qu'elle est puissante, lorsqu'elle maîtrise, à la fois, les espaces maritime et aérien. Les Italiens en ont fait la démonstration, hier, à bord de leur porte-avions "Cavour", l'un des quatre navires qui composent le 30e Groupe naval de la marine militaire, ayant accosté jusqu'au 3 avril au port d'Alger. Une fois n'est pas coutume, l'arme de dissuasion a été utilisée à des fins promotionnelles puisqu'il a abrité une conférence de presse, animée par l'ambassadeur d'Italie en Algérie avec le vice-amiral et commandant de la flottille, Paolo Treu, ainsi qu'une délégation d'entrepreneurs. L'occasion d'aborder le thème des relations de coopération qui lient les deux pays et de faire le point sur les commandes en cours de livraison. L'Algérie recevra, en septembre prochain, le bâtiment de débarquement et de soutien logistique "Kalaât Béni-Abbès", a annoncé M. Angelo Fusco, directeur des constructions militaires de l'entreprise italienne de construction navale, Fincantieri. Un navire long de 143 mètres, capable de supporter une charge de 9 000 tonnes et doté de deux spots d'appontage pour hélicoptères. En plus de la partie équipements, la collaboration entre les deux marines concerne également le volet formation. "Il y a 130 marins algériens qui sont en Italie pour se familiariser avec ce nouveau bâtiment et leur nombre sera porté à 180 marins avant la fin de l'année", explique le vice-amiral Paolo Treu. En effet, le navire "Kalaat Béni Abbès" est entré en phase d'essais et sa livraison définitive est prévue pour le 2e semestre de 2015. M. Angelo Fusco précise que "les dernières activités seront effectuées en procédant à des tirs réels pour vérifier la fonctionnalité des missiles et des canons". Le représentant de l'entreprise italienne Fincantieri a, de plus, précisé qu'un partenariat a été conclu avec le chantier naval de "Mers El-Kébir" pour la réalisation d'embarcations de débarquement, appelées chalands. "La construction d'un premier chaland a été achevée et deux autres sont en cours de réalisation", a indiqué M. Angelo Fusco. De son côté, le vice-amiral a annoncé que les huit frégates commandées par la Marine algérienne seront achevées à la fin 2017.Des navires militaires à usage civilLe hangar où s'est déroulée la rencontre a été aménagé pour accueillir une exposition de différents produits italiens. Les entreprises exposantes ont pu présenter leur savoir-faire dans divers domaines allant de la sécurité électronique au design, de l'armurerie à la bijouterie et à la maroquinerie de luxe. L'objectif étant de mettre l'accent sur "le double usage" de l'équipement militaire qui, grâce à ses différentes installations, peut également être utilisé à des fins civiles. Ainsi, le porte-avions "Cavour" compte un second hangar qui abrite un hôpital mobile. Aujourd'hui et demain, cette structure médicalisée va accueillir 14 jeunes patients algériens qui bénéficieront, gracieusement, d'opérations chirurgicales pour corriger des malformations faciales.En effet, la fondation Operation smile s'est associée à la Marine italienne pour pratiquer des chirurgies réparatrices à chaque escale du porte-avions. Alger étant la dernière étape du périple entamé par le 30e Groupe naval, le 13 novembre 2013, dans les pays du Golfe, l'océan Indien et autour de l'Afrique. Une première collaboration médicale qui a donné lieu à la signature d'un protocole de coopération avec le ministère algérien de la Santé. L'accord a été signé pour une première étape de cinq ans et prévoit l'installation d'un centre spécialisé, à l'hôpital de Béni-Messous, où les spécialistes italiens pourront transmettre leur savoir-faire aux chirurgiens algériens. "Chaque année, 3 000 enfants naissent avec des malformations faciales en Algérie alors que nous ne disposons que de 3 spécialistes dans ce domaine de la chirurgie pédiatrique", explique en effet le Pr Hantala Djaâfar, chef de service de chirurgie pédiatrique à l'hôpital de Béni-Messous.A. HNomAdresse email