Algérie - Vieille ville et son bastion	(Commune de El Kala, Wilaya d'El Tarf)


Le port de LA CALLE (EL KALA)

La création d’un port de LA CALLE a toujours été considérée comme indispensable.
La nombreuse population maritime qui fréquente ce port pour la pêche du corail et de la sardine demandait avec
insistance qu’on lui créât un abri, un refuge assuré contre les mauvais temps impossibles à affronter au large avec
de frêles embarcations.
Les industriels qui exploitent les mines ou des forêts de chênes-lièges ne demandaient pas moins vivement la
possibilité d’embarquer leurs produits sans être exposés, à chaque coup de vent du Nord, de voir leurs navires
naufragés sur la côte.
Le port eût été certainement construit depuis longtemps, si on ne s’était toujours heurté à l’insurmontable
difficulté d’améliorer la crique actuelle à l’aide de jetées construites à l’Est ou à l’Ouest de l’entrée. C’était
s’engager dans une dépense de 2 à 3 millions pour construire des jetées dans de détestables conditions, autour
d’une pointe saillante et rocheuse, dans une mer très tourmentée, et qui n’auraient eu d’autre résultat, si on était
parvenu à les construire, que de donner une augmentation de 2 à 3 hectares de port abrité ; mais il est probable
qu’elles n’eussent pas longtemps résisté aux très grosses lames que les vents de Nord au N.O. poussent avec
violence sur la presqu’île.
Cependant, après de bien nombreuses études, on se décida, en 1873, à mettre à exécution un de ces projets
irréalisables, consistant à faire partir la jetée de la pointe Nord-ouest de la presqu’île, en la dirigeant au N.O., juste
dans la direction des plus forts coups de vent. Mais on fut bien obligé de s’arrêter, les premiers mauvais temps de
l’hiver détruisirent le commencement des travaux, en rejetant à l’entrée du port, qui s’en trouve à moitié bouchée,
les premiers blocs qu’on avait immergés. De plus, on s’aperçut que l’extrémité de la jetée projetée resterait bien
en dedans de la ligne des brisants. Enfin, les quais construits devant la ville, du côté Nord du port, eurent pour
résultat de faciliter la propagation de la houle venant directement du Nord-ouest, et de rendre le fond du port
beaucoup plus mauvais qu’avant les travaux.
On avait enfin, sous prétexte de créer pour les blocs de béton, comblé la petite anse de Saint MARTIN à l’Est du
port, qui aurait dû, au contraire, être précieusement préservée et creusée pour être mise en communication avec
le port et augmenter, à peu de frais, l’espace abrité, déjà si insuffisant, des anciens projets. C’est en présence de
ces faits, et après l’examen attentif des lieux que fut développé le projet actuellement en cours d’exécution, de
faire un port un peu plus à l’Ouest, à l’abri du cap GROS et l’ouverture à l’Est, en faisant partir la jetée de la pointe
BOULIPHA, pour abriter la baie de sable de 1 200 ou 1 500 mètres comprise entre cette pointe et l’île Maudite.
En dépensant 1 à 2 millions de plus, on avait l’avantage de créer un magnifique port de plus de 60 hectares,
accessible de tout temps, même à une escadre cuirassée.
La création d’un grand et excellent port, à l’extrémité orientale de l’Algérie, ne peut manquer d’avoir une
heureuse influence sur le développement de la colonisation dans cette contrée encore si peu exploitée.
Il n’y aura aucun quai à construire, il faut laisser la plage libre pour la plus grande commodité des pêcheurs. Il y
aura seulement à raser les pointes rocheuses, dont les débris serviront à combler la bande de la mer située près
du rivage et où il y a beaucoup de roches à fleur d’eau ; on pourra ainsi conserver cette zone de plage à pente
douce pour la facilité du halage à terre et l’établissement des chantiers. Le peu de houle qui entrera dans le port
se perdra sur cette plage, tandis que des quais, comme on en construit beaucoup trop dans des ports artificiels, ne
servent le plus souvent qu’à créer un ressac très incommode, on pourra se contenter de môles en bois ou en fer.
Les travaux de la nouvelle jetée sont commencés ; chaque centaine de mètres construites abritera une nouvelle
bande de plusieurs hectares. A tous les points de vue, il y a intérêt à la pousser le plus activement possible ; on
aura le port le plus vaste, le plus sûr et le plus économique de toute la côte de l’Algérie.




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