Algérie

Le port de Annaba reprend son activité



La sagesse a prévalu
Jugée illégale par le tribunal administratif de Annaba, la grève engagée depuis deux jours par les inscrits a pris fin.
Examinée hier en référé par le tribunal administratif de Annaba, sur la base d'une action engagée par l'Entreprise portuaire de Annaba (EPAn), qui a fait appel à un huissier de justice pour la mise en route de la procédure légale en pareil cas, le débrayage engagé deux jours durant par les inscrits pêcheurs, les remorqueurs en l'occurrence, a pris fin, et ces derniers ont repris le travail dans l'attente de la tenue du prochain rendez-vous avec la tutelle.
Une rencontre prévue l'année courante. Une rencontre qui se fait, rappelons-le, tous les trois ans, dans le cadre d'une convention, renouvelable ou modifiable, pour traiter, des préoccupations des différents corps de la mer.
Rappelons qu'au motif de cette grève des inscrits marins du port de Annaba, la revendication de la révision des salaires et des avantages liés à leur profession, comme rapporté dans la plateforme de revendications des grévistes. Ces derniers qui demandent à ce que leurs salaires soient alignés sur le premier groupe d'entreprises portuaires, à l'image du port d'Oran, d'Alger et Béjaïa. Une revendication jugée impossible, de par la différence du volume de travail et les rentes financières, au niveau des ports du 1er et 2ème groupes.
Quant au volet juridique de l'action, et aux termes de la décision de justice rendue hier, par l'instance en charge du dossier, la grève est qualifiée dans le fond d'illégale. D'une part, pour absence de l'accord de la section syndicale et d'autre part, la revendication est régie par une convention professionnelle qui se tient tous les trois ans.
Mieux encore, la décision de justice, tout comme la direction de l'entreprise portuaire de Annaba, confirme que la négociation de l'augmentation des salaires ou leur ajustement n'est pas de ses prérogatives. Elle revient de droit à la tutelle. Une position juridique à la faveur de la direction du port de Annaba, mais pas pour les grévistes, qui ont aussitôt repris leur travail. Toutefois, la direction de l'entreprise portuaire de Annaba (EPAn), bien qu'estimant que l'action ait été engagée sans l'accord de la section syndicale structurant ces travailleurs, elle s'est tout de même manifestée attentivement, en ouvrant le dialogue avec les grévistes, se disant disposée à examiner leurs doléances dans la mesure du possible et en fonction de ses prérogatives.
S'agissant de l'alignement des salaires de base, principale revendication des protagonistes, la décision n'émane nullement de ses compétences. En somme, elle est du ressort de la tutelle et doit être soumise au groupe Serport et à la Fédération des travailleurs du port. Par ailleurs, il est à noter que le conflit est loin d'être un bras de fer opposant les inscrits marins à l'administration du port, c'est aussi un conflit travailleurs- syndicat. Ce dernier qui, pour avoir été dépassé et sans le respect de la voie hiérarchique en ignorant le conseil syndical local, s'est dit ne pas cautionner l'arrêt de travail et encore moins les revendications émises par les grévistes. De leur côté, les protagonistes ne reconnaissent pas l'existence de la section syndicale de l'EPAn, encore moins sa légitimité, dont le mandat a expiré. Ce qui explique la remise du communiqué du préavis de grève en date du 4 janvier en cours, au bureau de wilaya, renouvelé récemment sous la présidence de Kamel Friteh.
Un conflit qui ne semble pas trop affecter le rapport syndicat-travailleurs de l'entreprise portuaire de Annaba, du moment que la réunion regroupant les deux parties, a été facilitée par l'intervention du bureau de wilaya de l'Ugta à Annaba. Il est à signaler qu'en dépit du service minimum assuré durant les 24 heures de grève, et malgré les mesures prises par l'entreprise portuaire de Annaba, il demeure néanmoins que l'action a tout de même occasionné des répercussions sur le mouvement des navires, nous indique-t-on. Figurant parmi les grévistes, les pilotes des remorqueurs sont restés hors service, obligeant six navires à rester immobilisés en rade et à quai.


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