Algérie

Le port d'Alger étouffe



Le port d'Alger étouffe
Toujours de la surcharge au port d’Alger. Depuis des mois, le scanner crée de l’embouteillage au niveau de la sortie des camions. Les chauffeurs crient le malaise et exigent que les directions du port d’Alger et des Douanes prennent au sérieux leur requête afin de trouver, dans les plus brefs délais, une solution définitive à ce problème.

«Depuis déjà presque deux ans, je suis obligé de faire passer tous les conteneurs, et parfois même le vide au scanner. Ce qui a créé une véritable surcharge. Et pour que mon tour arrive, il faut attendre au moins…quatre ou cinq jours. A la longue, cela est devenu insupportable», témoigne Hamid, chauffeur.

Son collègue, Ali, évoque les nuits blanches qu’il passe dans son camion, attendant son tour : «Nous n’avons pas de sanitaires ni où manger et nous sommes obligés de rester sur place jour et nuit pour surveiller la marchandise et les camions. Les voleurs nous guettent, il ne faut pas que nous bougions d’un mètre.»

Une situation déprimante

Djamel, également chauffeur et père de famille, dit que cette situation le déprime. «Le temps que je mets en quittant mon domicile pour aller décharger la marchandise dans n’importe quelle wilaya est plus court et moins stressant que celui que je passe à attendre mon conteneur. Maintenant une mission à Sétif me prend une dizaine de jours ! La situation est devenue déprimante. Rester cloué pendant des jours sans rien faire et supporter les arrêts répétitifs du scanner provoqués par la surcharge est devenu épuisant. Les frais de mission que le patron nous donne ne suffisent plus. Car il faut que je me déplace très loin pour trouver de la nourriture…ou me laver. Il faut toute une organisation entre les différents chauffeurs pour acheter à manger et ce n’est toujours pas évident. Je réfléchis sérieusement à quitter ce job. Je vois rarement mes filles jumelles.»

Si les chauffeurs crient leur malaise, les importateurs dénoncent la situation en affirmant que le plus grand perdant est le citoyen qui supportera en fin de compte les prix exorbitants.

«Pour une nuit, je suis sommé de payer 5000 DA au conteneur et 10 000 DA le jour, soit 15 000 DA pour 24 heures d’attente, alors que j’en suis pas responsable. Le calcul est simple, le scanner d’un conteneur me coûte 60 000 DA, ajouter à ces frais, la prise en charge des chauffeurs, le transport vers les dépôts, le déchargement… Et c’est normal que les prix doublent», nous explique Amar, importateur.

Les chauffeurs disent attendre l’application des promesses de la direction des Douanes pour aplanir les obstacles.

Nassima Oulebsir


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