Sous le pont Saint-Michel coule la Seine
Et notre sang
Faut-il qu'il m'en souvienne
En ces flots sans fin déversait sa peine.
Vienne la nuit sonne l'heurt
Tout s'en va mémoire demeure
Les mains dans les mains restons bien en place
Tandis que sous
La pluie des matraques trace
Au fracas rougeoyant l'ignoble chasse.
Vienne la nuit sonne l'heurt
Tout s'en va mémoire demeure
Le temps s'en va comme cette eau courante
Et la vie s'en va
Comme une tourmente
Comme le cri d'un noyé agonie violente.
Vienne la nuit sonne l'heurt
Tout s'en va mémoire demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Saint-Michel coulent nos veines.
Vienne la nuit sonne l'heurt
Tout s'en va mémoire demeure.
D'après le poème de Guillaume Apollinaire,
Sous le Pont Mirabeau (1913).
Aux suppliciés du 17 octobre 1961
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Posté Le : 16/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ameziane Farhani
Source : www.elwatan.com