En marge de la tenue du 13ème congrès du Front Polisario qui se tient
depuis jeudi à Tifariti, Taleb Omar, le Premier
ministre sahraoui a révélé hier à l'APS que «le Polisario détient des
renseignements précis sur l'identité du groupe auteur de l'enlèvement, le 22
octobre dernier, des trois ressortissants européens du camp des réfugiés de Hassi Rabuni, près de Tindouf».
Le responsable sahraoui a assuré que «le Front continuera à traquer ce
groupe jusqu'à la libération des otages». M. Taleb a même précisé que «tous les
éléments de ce groupe ont un passé que nous connaissons, mais qu'il est
prématuré de donner tous les détails sur ce groupe pour ne pas entraver le
cours de l'enquête et des recherches». Il affirmé que, «parmi ce groupe, figurent
des narcotrafiquants et des criminels connus par leur passé dans le crime
organisé, ainsi que d'anciens membres de l'organisation terroriste d'El Qaïda dans le Maghreb islamique (AQMI) et que, selon les
informations disponibles, les trois otages se trouveraient dans la région du
nord-est du Mali». De son côté, Mohamed El Bouhali, le
ministre sahraoui de la
Défense, a révélé hier que «les services de sécurité de la RASD ont arrêté jeudi à Mijek (territoires libérés) un Sahraoui soupçonné d'être
impliqué dans cet enlèvement, portant à onze le nombre d'individus interpellés
par les services de sécurité sahraouis dans cette affaire». Il a précisé que le
cerveau de ce groupe, d'origine malienne, s'adonnant au trafic de drogue et entretenant
des connexions avec des groupes terroristes, est entre les mains des autorités
sahraouies». Parmi les onze membres de ce groupe arrêtés par les autorités
sahraouies figurent des Maliens, des Sahraouis et un Mauritanien, avait révélé
le ministre sahraoui.
Par ailleurs, lors de ce 13ème congrès, la dernière offre marocaine de
revenir à l'autonomie a été rejetée en bloc par les différents responsables
sahraouis qui ont estimé que cette optique est révolue étant donné que, lors
des derniers rounds de négociations entre les deux parties du conflit, les
mécanismes d'application de l'autodétermination ont été évoqués. A ce sujet, Mohamed
Abdelaziz, le secrétaire général du Polisario qui a présenté le rapport moral, avait
indiqué que, «durant les deux derniers rounds qui s'en sont suivis, les
propositions des deux parties ont été l'objet des discussions ainsi que les
mécanismes d'application de l'autodétermination, le corps électoral et d'autres
thèmes plus secondaires comme les ressources naturelles et autres». Le
responsable sahraoui a rappelé le rapport du Secrétaire général de l'ONU et la
résolution 1979 du Conseil de sécurité qui a remis, selon lui, de l'ordre dans
le processus de négociation en mettant en exergue l'impérative nécessité de
tenir compte de l'avis de la population sahraouie, dont la lutte acharnée a été
à l'origine de cette évolution ainsi que toute la solidarité qu'il a suscitée
au sein de la communauté internationale. M Abdelaziz a déclaré que «le Maroc
sait pertinemment que sa proposition est devenue obsolète parce qu'il ne
respecte pas le droit à l'autodétermination».
Pour sa part, l'ancien ministre de la Défense et membre du secrétariat national du
Polisario, M. Brahim Ghali, avait expliqué, à la
veille de la tenue du congrès du Polisario, que «la communauté internationale a
eu à constater les tergiversations de l'occupant marocain qui bloque les
pourparlers initiés juste après le 12ème congrès qui a eu lieu en 2007». Allant
dans le même sens, le ministre délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a affirmé que «le Conseil de sécurité, qui avait
appuyé ce plan de paix à travers la mise sur pied d'un mécanisme (Minurso) pour organiser et superviser, dans les six mois
qui suivent l'accord, un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, n'avait
rien fait quand le Maroc, soutenu par la France, avait manifestement exprimé son
revirement par rapport à ses propres engagements».
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Posté Le : 18/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : S C: Synthèse
Source : www.lequotidien-oran.com