Pour l'heure,
c'est encore un grand chantier. Mais, avec une dizaine de grandes enseignes
déjà en activité, les premiers éléments du futur pôle d'affaires d'Alger
commencent à émerger, entre Bab Ezzouar et l'aéroport international Houari
Boumediene. Les autorités algériennes veulent faire de ce pôle une vitrine du
monde des affaires à Alger, en lui assignant un rôle majeur pour attirer les
grandes firmes multinationales et les entreprises algériennes.
Alger veut avoir
de l'ambition. Et elle le montre. Elle veut se placer comme place économique
incontournable. Un grand pôle d'affaires, en cours de réalisation entre
Bab-Ezzouar et l'aéroport international Houari Boumediene, se veut le symbole
de cette ambition. En tout, 1,5 millions de mètre carré de bureaux seront ainsi
proposés, dans une zone où sont implantés des équipements de loisir, de
commerce, des hôtels de haut standing, et des infrastructures susceptibles
d'abriter les activités événementielles : modules adaptables pour les congrès,
séminaires, spectacle. D'ores et déjà, de nombreuses grandes firmes se sont
installées dans les tours déjà réalisées, à l'instar de Samsung, Nestlé,
Ericsson, Natixis-banque et autres.
Ce nouveau pôle
économique s'étendra sur une superficie globale de 70 ha, et devrait créer
15.000 emplois directs et indirects. Les travaux d'aménagement et de
viabilisation des terrains, lancés en avril 2006 par le Président Abdelaziz
Bouteflika, ont coûté 10 milliards de dinars. L'AGERFA (Agence de gestion et de
régulation urbaine de la wilaya d'Alger) veille à l'application du règlement
d'urbanisme et à la sécurité des lieux, l'entretien, et la collecte des
charges, la maintenance des équipements collectifs et ceux des espaces verts et
des lieux publics.
Les
investissements dans l'immobilier haut standing sont opérés par le groupe
Accord/SIEHA, pour le volet hôtellerie. Un Mercure de 5 étoiles et un Ibis de 3
étoiles sont venus structurer La façade nord du site. Les tours d'Algérie Poste,
Air Algérie, Mobilis, Maghreb CMA/CGM, Trust Real Estate et la Sarl ABC ont
suivi depuis deux ans. L'attractivité populaire des lieux, elle, est assurée
par le centre commercial «Bab Ezzouar» dédié au grand public. Ce complexe lancé
par le promoteur suisse Alain Rolland abrite en plus de l'hypermarché, plus de
70 enseignes de boutiques de luxe et de nombreux points de restauration et
lieux de loisirs. Le centre commercial connait un succès foudroyant. Son
rayonnement a déteint tout le périmètre. Des entreprises de renom veulent s'y
installer, telles que Aigle Azur, l'EGSA, le groupe Cosider, Sonatrach, l'ARPT,
ainsi que la plupart des banques algériennes, comme la BEA, BNA et le CPA, etc.
LE FONCIER REQUISITIONNE
L'APC de Bab
Ezzouar a lancé une démarche très délicate pour récupérer plusieurs centaines
de lots de terrain distribués aux privés en 1996, afin les reverser au profit
de ce quartier d'affaires. La décision du gouverneur du grand-Alger d'alors,
Cherif Rahmani en l'occurrence, en 1998, de récupérer les terrains a sonné le
point de départ de cette démarche. «Il y avait un site, dans les lieux où sont
construites des tours actuellement, appelé .1800 bidonvilles. Tous les
occupants ont été pris en charge et logés. Une base de vie occupée par des chinois
a été transférée des lieux, elle nous a couté plus de 200 millions de
centimes», rappelle-t-on à l'APC de Bab Ezzouar. Et d'ajouter «Le PDAU (plan
d'urbanisme) de ce quartier d'affaires est divisé en deux zones : U50 et U51.
Au début des années 2000, des usines ont été érigées près de l'université.
Maintenant, ce genre d'établissement est banni dans le secteur. Seules les
structures financières, bureaux d'affaires et hôtels sont habilités à y
installer. La zone s'étend jusqu'à El Alia du coté Ouest.»
Selon une source
proche du l'AGERFA, le mètre carré est cédé à 35.000 DA aux grands
investisseurs. L'occupation du sol n'est pas complète. Certains chantiers ne
sont pas près d'être lancés. Sur les lieux, on peut ainsi trouver des plaques
annonçant, par exemple, un espace réservé pour construire un hôtel près de
celui d'IBIS, et d'autres terrains destinés à abriter des bureaux, des sièges
d'établissements commerciaux et des équipements événementiels. L'ARPT a acquis
un terrain de 6.380 m², mais son chantier n'est pas encore lancé.
UNE CAPACITE D'ACCUEIL
IMPORTANTE
La réussite et
l'avenir du quartier d'affaires de Bab Ezzouar sont liés à de nombreux
facteurs, notamment la capacité d'accueil des hôtels et la qualité des services
offerts. Le changement opéré dans cette partie de l'Algérois attend d'être
accompagné d'une politique touristique convenable afin de donner la dimension
méritée à ce lieu de négoce et de la finance.
En plus de deux
hôtels en activité, le Mercure et Ibis, disposant respectivement de 307 et 264
chambres, un méga projet est en cours de réalisation par la société mixte
jordano-qatarie, Trust Real Estate et ABC Groupe (Turquie). Composé de quatre
hôtels, le projet a atteint un taux d'avancement de plus de 50%. Il est réalisé
par une entreprise syrienne, TOEC, pour un montant de 250 millions de dollars.
Le projet comprend
des bureaux sur une superficie de 75.000 m², des commerces (200.000 m²), des
logements résidentiels de haut standing (35.000 m²), des restaurants (10.000
m²), des clubs (15.000 m²), des hôtels et appartements-hôtel sur une superficie
de 25.000 m², deux sous-sols devant abriter un parking d'une capacité de 2.300
places.
Enfin, depuis
janvier 2012, l'EPIC-EGCTU a commencé l'exploitation de deux parkings près du
siège d'Algérie Poste. Plus de 200 véhicules y transitent chaque jour. Le prix
de stationnement est fixé à 50DA. Cette entreprise est en litige avec
Natixis-banque sur l'exploitation d'un espace jouxtant le siège de la banque.
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Posté Le : 10/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Brahim Baahmed
Source : www.lequotidien-oran.com